À 75 ans, le FMI et la Banque mondiale en quête de renouveau

Après 75 ans d'existence, la Banque mondiale et le FMI doivent continuer de se réinventer pour surmonter des crises d'un genre nouveau, à l'instar des "migrants climatiques". Pour s'adapter aussi à l'émergence d'outils inédits tels que les monnaies virtuelles.

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Christine Lagarde, directrice générale du FMI depuis 2011, le 10 avril à Washington.

C'est en juillet 1944 à Bretton Woods, aux États-Unis, que ces deux institutions sont nées à l'initiative de 44 pays - en pleine Seconde Guerre mondiale - pour éviter une nouvelle crise comme celle de 1929.

Le Fonds monétaire international (FMI) est alors missionné de garantir la stabilité financière mondiale, quand la Banque mondiale doit œuvrer à la reconstruction et au développement avant d'être dédiée à la réduction de la pauvreté. Perçues comme outils de contrôle aux mains des puissances occidentales, elles ont continuellement suscité scepticisme et critiques.

Leur anniversaire se déroule néanmoins dans un climat relativement apaisé, alors que le cap des 60 ans avait été franchi dans une contestation virulente des altermondialistes. "Ces institutions ont connu une évolution extrêmement positive", estime Agustin Carstens, économiste mexicain et ancien président du Comité monétaire et financier du FMI. Avec 189 pays membres, elles œuvrent aujourd'hui pour la quasi totalité des nations du monde.

Le président de la Banque mondiale, David Malpass.

Et le Fonds semble tirer les leçons du passé: longtemps accusé de sacrifier les populations sur l'autel des réformes drastiques exigées en échange de prêts, il s'attache aujourd'hui à préserver le volet social, comme récemment dans le programme en faveur de l'Argentine.

"Traitement douloureux"

"Le FMI apparait comme le méchant car il négocie certaines conditions", commente M. Carstens. Mais "c'est comme un médecin administrant un traitement douloureux" mais vital, dit-il.

Augmentation de l'espérance de vie, baisse de la mortalité infantile et maternelle, meilleure éducation, le bilan de la Banque mondiale est globalement positif, assure David Malpass, son président. "La Banque a réussi à améliorer la vie des gens et à la rendre plus prospère", a-t-il fait valoir dans un entretien.

Le directeur par intérim du FMI, David Lipton, le 16 juillet au sigèe de la Banque de France, à Paris.

Le multilatéralisme a également sorti plus d'un milliard de personnes de la pauvreté, a rappelé cette semaine David Lipton, le directeur général par intérim du FMI. "Le produit intérieur brut mondial par habitant est cinq fois plus élevé qu'en 1945", a-t-il souligné.

"Dans l'histoire du monde, il n'y a jamais eu autant de progrès réalisés dans l'amélioration de la vie des gens qu'au cours des 75 dernières années", abonde Masood Ahmed, ancien directeur du FMI pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale.

Mais beaucoup reste à faire pour éradiquer l'extrême pauvreté notamment en Afrique, reconnaît David Malpass.


AFP/VNA/CVN

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