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Le Triple 7 Quest est un rendez-vous pour les marathoniens de très haut niveau et amateurs de courses extrêmes. |
Photo : CTV/CVN |
Trente-trois coureurs dont neuf femmes ont pris le départ du Triple 7 Quest 2017 (le World marathon challenge), la course à pied officielle la plus longue du monde. Ils ont enchaîné 7 marathons de 42,2 km chacun en 7 jours sur les 7 continents. Dans l’ordre, ils se sont tenus en Océanie (Sydney, Australie), en Asie (Dubaï, Émirats arabes unis), en Afrique (Marrakech, Maroc), en Europe (Madrid, Espagne), en Amérique du Nord (Miami, États-Unis), en Amérique du Sud (Punta Arenas, Chili), et en Antarctique (King George Island). À la fin de chaque épreuve, un avion les transportait jusqu’au point de départ de l’étape suivante.
Un challenge fou
Parmi ces coureurs figurait une Américaine d’origine vietnamienne, Châu Smith. Comme l’ensemble des engagés, elle n’a disposé que de 168 heures pour boucler ce tour du monde.
Aux dires d’observateurs, le Triple 7 Quest 2017 est un challenge très éprouvant. L’un des plus grands défis était d’être en mesure de s’adapter à toutes les températures lors des étapes, de -34°C en Antarctique à 35°C à Dubaï sans ombre. Arriver à terminer ce challenge à l’âge de 70 ans est un exploit incroyable. Les performances de Châu Smith ont même incité la chaîne américaine NBC News à lui consacrer un reportage.
Née en 1947 au Vietnam pendant la première guerre d’Indochine, Châu Smith a vécu une enfance difficile. Son père, enseignant devenu combattant dans la résistance anti-française, avait été arrêté et tué avant sa naissance par les ennemis.
Tout au long de ses 20 ans de course, Châu Smith a participé à quelque 70 marathons à travers le monde. |
Photo : CTV/CVN |
À l’âge de 13 ans, Châu Smith a été admise dans un hôpital local après avoir été blessée gravement par des éclats d’obus lors d’un bombardement américain. Elle garde encore aujourd’hui des morceaux d’éclats dans sa jambe et son bras droit.
Douze années plus tard, la jeune fille a déménagé aux États-Unis avec son premier mari. Elle a ensuite rencontré son mari actuel, Michael Smith, en 1983, lors d’une fête de Noël.
Tout au long des années 1980-1990, Châu Smith a souffert de stress lié à la nécessité de soutenir ses proches qui venaient d’immigrer aux États-Unis.
«Je n’avais jamais fait de sport avant, mais mon mari m’a encouragé à me lever tôt et à courir le matin pour aider à soulager le stress, a confié Châu Smith. À cette époque-là, j’avais déjà plus de 40 ans».
Châu a rapidement trouvé son bonheur dans la course et est devenue une passionnée de ce sport. Elle se lève depuis tous les jours à 05h00 du matin pour courir et fréquente la salle de fitness tous les après-midi après le travail.
Sa décision de participer à des marathons plutôt qu’à des courses de courte distance est liée à l’argent. «En tant que femme, j’avais l’habitude de prendre en charge ma famille. J’ai alors pensé que participer à des marathons serait plus économe en termes de dépenses par kilomètre que les courses de courte distance», a expliqué Châu.
C’est ainsi que Châu a commencé à s’entraîner pour les marathons, sous les conseils de son mari, lui-même coureur expérimenté. «J’ai commencé à 5 km, puis j’ai graduellement augmenté la distance. J’ai terminé mon premier marathon à l’âge de 49 ans», a-t-elle ajouté, le sourire aux lèvres.
Impossible de vivre sans la course
La pratique régulière d’une activité sportive comme la course à pied permet à Châu Smith de garder la forme et de ralentir le processus de vieillissement. |
Photo : TT/CVN |
Châu a raconté qu’elle avait failli s’évanouir lors de sa première course de 5 km à Kansas City, dans l’État du Missouri, aux États-Unis, où elle vit actuellement. «Ils ont dû me mettre le masque à oxygène», a-t-elle raconté à NBC News.
«J’ai retrouvé ma forme environ une demi-heure plus tard. J’ai ensuite dit à mon mari Michael que je voulais faire une course de 10 km. Il m’a répondu avec stupéfaction : +Châu, tu as failli mourir aujourd’hui !+. Et trois mois plus tard, j’ai fait un semi-marathon (21 km) et je n’ai plus jamais regardé en arrière depuis».
Les éclats d’obus dans la jambe de Châu ont également été un obstacle pour la septuagénaire. À chaque pas, elle sentait comme si un couteau venait lui piquer sa jambe.
«Quand je souffre, j’essaie toujours de me concentrer sur des choses positives, ce qui me permet de continuer», a-t-elle déclaré lors d’une interview accordée à NBC News.
Tout au long de ses 20 ans de course, Châu a participé à quelque 70 marathons à travers le monde. Elle était également présente au Marathon de Boston de 2013, tragiquement célèbre pour le double attentat. L’une des deux bombes a explosé alors qu’elle était à environ 400 m de la ligne d’arrivée.
«Je continuerai à courir jusqu’à ce que mes jambes me dissent +stop !+», a assuré Châu. Avant de poursuivre : «Ces derniers temps, je prends le vélo avec mon mari pour réduire la pression exercée sur mes articulations. Je ne peux vraiment pas m’imaginer vivre sans la course».
Phuong Nga/CVN