Sur le lieu d’un attentat à la bombe, le 8 avril près d'une église de Kaduna, dans le Nord du Nigeria |
"Nous avons maintenant 20 morts dans une double explosion. Les bombes dissimulées dans deux voitures ont explosé juste en face de l'église", a indiqué un responsable des secours sous couvert de l'anonymat.
Selon lui, la majorité des victimes sont des conducteurs de taxi-moto. La police a confirmé le bilan de 20 morts et 30 blessés. L'attentat n'a pas été revendiqué. Mais le groupe islamiste nigérian Boko Haram avait mené une série d'attaques contre des églises et d'autres sites à l'occasion de Noël dernier. La plus meurtrière avait visé une église proche de la capitale fédérale Abuja et fait 44 morts.
Les forces de sécurité ont renforcé leurs patrouilles notamment dans la capitale fédérale Abuja, où des soldats ont été envoyés aux côtés des policiers stationnés près des églises. Dans son message pascal, le pape Benoît XVI a condamné le 8 avril les "attaques terroristes sanglantes" qui touchent notamment les églises chrétiennes du Nigeria, un pays de 160 millions d'habitants, également répartis entre musulmans (majoritaires dans le Nord) et chrétiens (essentiellement dans le Sud).
"Au Nigeria qui, ces derniers temps, a été le théâtre d'attaques terroristes sanglantes, que la joie pascale donne les énergies nécessaires pour recommencer à construire une société pacifique et respectueuse de la liberté religieuse de ses citoyens", a-t-il dit.
Les informations diffèrent sur les circonstances exactes de l'attentat de Kaduna. Selon le responsable des secours, il s'est agi de deux voitures piégées. Mais selon un policier interrogé sur place, un kamikaze conduisant une voiture bourrée d'explosifs a été stoppé à un barrage près d'une première église et s'est dirigé vers une autre église avant d'actionner sa bombe devant un hôtel voisin. Les fidèles ne paraissent pas avoir été touchés. Un cordon de sécurité a été très vite mis en place sur les lieux jonchés de morceaux de chair.
"Mon message à la Nation est que nous devons continuer à avoir foi en notre capacité collective à surmonter tous les défis actuels. En tant que peuple croyant nous ne devons jamais succomber au désespoir", avait indiqué le président nigérian Goodluck Jonathan.
Les autorités du Nigeria avaient augmenté la sécurité pour prévenir toute attaque de Boko Haram durant les fêtes de Pâques.
AFP/VNA/CVN