États-Unis : la loi sur l'immigration radoucie en Arizona

La justice a suspendu le 28 juillet les points les plus controversés de la loi sur l'immigration de l'Arizona, qui banalise selon les critiques le délit de faciès, à la demande de 7 plaignants, dont l'administration Obama en première ligne dans ce dossier.

La juge fédérale de Phoenix, Susan Bolton, a estimé dans une décision rendue publique à la veille de l'entrée en vigueur de la loi que l'État fédéral avait "de bonnes chances de l'emporter sur le fond".

Dans un communiqué, la gouverneure républicaine de l'Arizona, Jan Brewer, qui a signé cette loi le 23 avril, a annoncé qu'elle allait faire appel. "Ce combat est loin d'être terminé. En fait, nous n'en sommes qu'au début d'une longue bataille judiciaire à l'issue de laquelle le droit de l'Arizona à protéger ses citoyen l'emportera", a-t-elle affirmé dans un communiqué.

L'administration Obama avait rejoint début juillet 6 plaignants pour contester en justice cette loi qui a provoqué un tollé en Arizona, État américain frontalier du Mexique, comme ailleurs.

Le controversé contrôle d'identité suspendu

Une des dispositions bloquées prévoyait qu'un policier puisse vérifier la légalité de la présence aux États-Unis d'une personne lorsque celle-ci a été arrêtée pour une infraction.

En vertu de cet article, un policier pouvait demander ses papiers à une personne s'il existait "un soupçon suffisant que cette personne est illégalement présente aux États-Unis", une disposition assimilée par ses détracteurs au délit de faciès.

Les autres sections bloquées créaient de nouveaux délits pour n'avoir pas fait de demande de régularisation, n'avoir pas de papiers en règle, ou encore chercher ou exercer un emploi lorsqu'on est en situation illégale.

La juge Bolton a estimé notamment que telle qu'elle était rédigée, la loi comportait "un risque important que les policiers se mettent à arrêter des immigrés en situation régulière".

Sa décision "est une étape majeure qui va épargner aux habitants de l'Arizona les délits de faciès et les discriminations", a déclaré dans un communiqué Anthony Romero, directeur de la puissante association américaine de défense des libertés civiles ACLU.

Après le scandale provoqué par l'adoption de la loi le 23 avril, Barack Obama avait décidé de contester la loi en justice. "Un État ne peut pas établir de son propre fait une politique de l'immigration", affirmait le ministre de la Justice dans sa plainte.

Des milliers de personnes convergeaient le 28 juillet vers Phoenix où une manifestation devait avoir lieu hier, jour d'entrée en vigueur de la loi. Un tiers des 6,6 millions d'habitants de l'Arizona ne sont pas nés aux États-Unis et environ 460.000, selon des estimations, sont en situation irrégulière.

AFP/VNA/CVN

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