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Dans un supermarché à Alkmaar, aux Pays-Bas, le 8 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Interrogé par l'AFP, le commissaire européen à la Santé, Vytenis Andriukaitis, propose "de tenir une réunion de haut niveau rassemblant les ministres concernés ainsi que les représentants des agences de sécurité alimentaires dans tous les États membres impliqués, dès que l'ensemble des faits sera à notre disposition".
À l'origine de l'affaire, l'utilisation du fipronil -- un antiparasite pourtant strictement banni dans les élevages de poules par l'Union européenne -- par des sociétés de désinfection intervenant dans des exploitations agricoles aux Pays-Bas, en Belgique et en Allemagne.
Le Danemark, la Slovaquie et la Roumanie ont annoncé jeudi 10 août être à leur tour affectés. Cela porte à 12 le nombre de pays européens où des œufs contaminés ont été distribués, frais et en coquille, ou sous forme liquide à destination de l'industrie alimentaire.
Le scandale avait démarré de façon retentissante la semaine dernière par le retrait de millions d’œufs des supermarchés allemands et néerlandais. L'enseigne allemande Aldi, où les rayons d’œufs sont restés vides pendant une semaine, a annoncé vendredi 11 août qu'elle avait repris la vente d’œufs.
Des œufs sont détruits dans un élevage de poules en Belgique, le 9 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Arrestations
Dans le volet judiciaire du scandale, deux dirigeants "de l'entreprise qui a probablement appliqué le produit dans les élevages avicoles" ont été arrêtés jeudi 10 août aux Pays-Bas, selon le parquet, qui n'a pas révélé le nom de la société. Mais selon les médias néerlandais, il s'agit de ChickFriend, largement mis en cause par les éleveurs touchés.
Huit adresses ont été perquisitionnées aux Pays-Bas, où la justice a aussi dans son collimateur "le commerçant" qui a distribué du fipronil dans le pays.
En Belgique, 11 perquisitions ont été menées "dans tout le pays" dans le cadre de l'enquête qui cible désormais 26 personnes et entreprises suspectes, selon le parquet d'Anvers (nord).
Il a précisé que "près de 6.000 litres de produits interdits" - du fipronil selon les médias - avait été saisis en juillet dans une société belge. Là encore, la justice n'a pas désigné nommément l'entreprise, mais elle est identifiée comme le distributeur de produits sanitaires pour l'élevage Poultry-Vision, à l'origine du scandale avec ChickFriend, selon les médias.
Le dirigeant de Poultry-Vision a été "entendu" en juillet, puis "relâché sous strictes conditions", précise le parquet.
"Nous devons examiner en détail ce qui s'est passé (...) que nos experts identifient où les problèmes ont pu surgir pour que nous soyons capables de nous asseoir et discuter de solutions et de la marche à poursuivre", a asséné M. Andriukaitis.
Le fipronil est couramment utilisé contre les poux et tiques sur les animaux domestiques, mais interdit dans la chaîne alimentaire. À haute dose, il peut provoquer des troubles neurologiques et des vomissements.
Les œufs contaminés présentent a priori des risques limités pour la santé du consommateur.
De rares lots contaminés retirés de la vente concentraient en un seul œuf des doses dépassant 0,54 mg de fipronil (le seuil pour une personne de 60 kilos calculé par l'UE) et l'immense majorité présentait des taux inférieurs.
AFP/VNA/CVN