Le sondage, réalisé à Hanoi, Dà Nang (Centre), Hô Chi Minh-Ville et Cân Tho (Sud) par le Docteur Lê Van Hao, de l’Institut de psychologie (Académie des sciences sociales), aborde des problématiques liées à la vie actuelle des jeunes dans les grands centres urbains. L’accent est mis sur l’emploi, la vertu, le mode de vie, les relations sexuelles avant le mariage...
L’éducation à l’idéologie, à la vertu ou à la santé génésique est indispensable au bon développement des jeunes vietnamiens. |
Selon les résultats obtenus, trois personnes interrogées sur dix répondent qu’elles sont d’accord pour avoir des relations sexuelles avant le mariage, quatre ne sont pas d’accord et trois ne se prononcent pas. Concernant la vie en concubinage, 37,8% des jeunes interviewés sont pour, 55% contre. À noter qu’en Europe du Nord, près de 50% des enfants naissent hors mariage.
En Asie, la cohabitation hors mariage fait l’objet d’une interdiction. Pourtant, le taux de jeunes citadins vivant en concubinage est assez élevé et ne cesse d’augmenter. Au Japon, 20% des personnes âgées de 25 à 29 ans ont des relations sexuelles hors mariage tandis qu’aux Philippines, ce chiffre est de 18%. Idem pour le Vietnam, où ce taux a tendance à augmenter. Selon les prévisions, l’attitude des jeunes vietnamiens, notamment ceux vivant en ville, concernant le concubinage, est de plus en plus ouverte.
Des normes culturelles remises en cause
Concernant la conception du mariage, le Docteur Lê Van Hào précise qu’au Vietnam, pays asiatique, l’événement est important, surtout pour la famille. Dans le passé, les parents jouaient un rôle central dans la décision de se marier de leurs enfants. Aujourd’hui, ce rôle a beaucoup changé. Parmi les personnes mariées interrogées, la plupart font savoir qu’elles ont décidé de leur mariage par elles-mêmes. Le taux de mariages choisis par les parents reste encore de 4,3%.
Dans un contexte d’ouverture, les devoirs familiaux et les normes culturelles traditionnelles font face à de grands défis. D’après M. Hào, l’écart entre générations dans la famille se creuse de plus en plus. Les familles de trois ou quatre générations vivant sous un même toit ont tendance à disparaître. Le sondage montre que 31,7% des jeunes citadins estiment que les garçons doivent vivre avec leurs parents pour s’occuper d’eux quand ils sont âgés, 47% sont d’accord avec cette conception, le reste ne l’est pas.
Le mode de vie est une base culturelle, un moyen pour la nouvelle génération de valoriser son rôle dans la société. Le Vietnam dispose de ressources humaines abondantes. Les jeunes représentent 55% de la population active et 35% de la population. Ils contribuent grandement au développement socioéconomique du pays. Problème, le Docteur Hào estime que l’intégration mondiale et le développement rapide des technologies de l’information nuisent aux valeurs traditionnelles et au mode de vie des jeunes Vietnamiens. Grâce à l’Internet, ils ont accès plus rapidement au monde et en particulier à la culture occidentale, qui influe fortement sur leurs habitudes que ce soit positivement ou négativement.
Un taux d’avortement très élevé
L’économie de marché, par exemple, influe de façon négative sur les idées et la vertu morale des jeunes. Ainsi, un mode de vie malsain, l’excitation, la violence, la cohabitation hors mariage, l’abandon des traditions culturelles nationales, sont autant de problèmes épineux que rencontre la génération actuelle.
Les jeunes représentent 55% de la population active et 35% de la population. |
Et pour cause, en raison du manque de connaissances sur les relations sexuelles, le taux d’avortement au Vietnam est le plus élevé en Asie, plaçant le pays parmi les cinq premiers dans le monde en la matière. L’avortement semble être le plus grand défi du Vietnam dans le domaine de la santé, en dépit de l’application croissante de mesures contraceptives. C’est pourquoi, l’éducation à l’idéologie, à la vertu morale est indispensable au bon développement des jeunes Vietnamiens.
Ainsi, l’édification d’un mode de vie sain et l’élimination de l’impact négatif de l’économie de marché sur les jeunes doivent faire l’objet d’un travail régulier et concerner toute la société. Pour ce faire, il est nécessaire d’accroître la responsabilité des organismes culturels, d’édifier des textes juridiques concernant les habitudes culturelles, sans oublier d’informer la population.
Enfin, les organisations de la jeunesse et les associations étudiantes doivent, elles aussi, contribuer à mettre en place ces politiques efficaces.
Huong Linh/CVN