Zone euro : les hausses de taux ne s'arrêteront pas en mars

La présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a déclaré jeudi 2 mars que les hausses de taux d'intérêt destinées à juguler l'inflation trop élevée pourraient continuer au-delà de celle déjà quasiment actée par l'institution en mars.

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Symbole de l'euro devant le bâtiment de la BCE à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne. 
Photo : AFP/VNA/CVN

"À ce stade, il est possible que nous continuions sur cette voie", a déclaré Christine Lagarde sur la chaîne espagnole Antena 3. Elle ne s'est toutefois pas avancée sur l'ampleur des hausses possibles après la réunion du 16 mars, objet de toutes les spéculations de la part des marchés.

Mme Lagarde a jugé "impossible à dire" de combien les taux directeurs de l'institut monétaire devraient encore augmenter. Ces décisions seront prises "en fonctions des données" disponibles lors des réunions à venir, a-t-elle ajouté. Les gardiens de l'euro ont augmenté les taux de 3 points de pourcentage depuis juillet, un virage inédit face à une inflation navigant à des niveaux quatre fois supérieurs à l'objectif de 2% visé à moyen terme.

Est-ce le signe que ce resserrement monétaire fonctionne ? Le taux d'inflation annuel de la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois consécutif, à 8,5% sur un an, après 8,6% en janvier, selon Eurostat jeudi 2 mars, mais la baisse est moins forte que prévu en raison des tarifs élevés de l'alimentation.

Les marchés parient que la BCE portera son taux de dépôt, qui sert de référence, à 4% par rapport à son niveau actuel de 2,5%. Mme Lagarde ne s'est pas hasardée à entrer dans un tel pronostic mais a affiché sa détermination à voir les coûts du crédit atteindre "des niveaux qui restreignent l'activité économique" et y rester tant que l'inflation "n'est pas garantie" de revenir à sa cible. Jusqu'ici, l'économie réelle a bien résisté au resserrement de la politique monétaire et les craintes de récession s'éloignent.

Dans ce contexte, "mettre un terme au relèvement (des taux) plus tôt, ou même le relâcher, serait une grave erreur", avait mis en garde mercredi 1er mars Joachim Nagel, président de la Banque fédérale d'Allemagne.

APS/VNA/CVN

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