>>Allemagne : la probabilité d'une récession de plus en plus probable
>>L'Allemagne prévoit une série de mesures fiscales pour atténuer l'inflation
Le président de la Banque fédérale d'Allemagne Joachim Nagel, à Berlin le 7 janvier. |
"L'étape franchie jeudi 8 septembre" par la Banque centrale européenne de relever son taux directeur de 0,75 point de pourcentage "a constitué un signal significatif", a déclaré Joachim Nagel.
"Et si la situation inflationniste demeure comme elle est, d'autres étapes significatives vont devoir être franchies", a-t-il prévenu.
"Nous avons des indications montrant que l'inflation se répand dans de nombreux domaines" de l’économie, a ajouté M. Nagel.
Il a estimé que le taux d'inflation en Allemagne pourrait atteindre un niveau "supérieur à 10%" sur un an au mois de décembre, période qui devrait à ses yeux constituer l'apogée de la poussée inflationniste actuelle.
La Bundesbank parlait jusqu'ici d'un taux de 10% dans les derniers mois de l'année et a ainsi encore un peu noirci son pronostic.
L'inflation devrait à ses yeux décélérer en 2023 mais M. Nagel a estimé qu'elle devrait rester "au-dessus de 6%" l'an prochain, soit un niveau "beaucoup trop élevé".
Dans ces conditions, une poursuite du resserrement du coût du crédit en zone euro est incontournable, a dit le patron de la banque centrale allemande, malgré l'impact négatif que cette politique risque d'avoir sur la croissance.
M. Nagel a jugé "possible" que l'Allemagne, première économie européenne, glisse dans la récession aux 3e et 4e trimestres de cette année, et y reste aussi jusqu'en début d'année prochaine.
"Il y a un certain nombre d'éléments" qui penchent en direction de ce scénario, a-t-il dit.
La Banque centrale européenne, dont la principale mission consiste à assurer la stabilité des prix, vise un taux d'inflation de 2%.
Rattrapée par une inflation record et persistante, elle a décidé jeudi 8 septembre d'une hausse de ses taux d'intérêt d'une ampleur inédite et sa présidente, Christine Lagarde, a averti que d'autres relèvements suivraient.
Le Conseil des gouverneurs de l'institution monétaire a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base, une première en deux décennies d'existence - hormis un ajustement technique en 1999.
AFP/VNA/CVN