Yémen : Washington exhorte les rebelles à accepter une proposition de trêve

L'Arabie saoudite a proposé jeudi 7 mai un cessez-le-feu de cinq jours au Yémen pour acheminer une aide humanitaire vitale à la population, une proposition saluée par les États-Unis qui ont exhorté les rebelles Houthis à l'accepter.

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"Le royaume (saoudien) pense qu'il peut y avoir un cessez-le-feu de cinq jours au Yémen pour coordonner avec les organisations internationales l'acheminement d'une aide humanitaire", a déclaré le chef de la diplomatie Adel al-Jubeir lors d'une conférence de presse à Ryad avec le secrétaire d'État américain John Kerry.

Le secrétaire d'État américain John Kerry (gauche) et le chef de la diplomatie saoudienne Adel al-Jubeir, le 7 mai à Ryad.

M. Jubeir a estimé toutefois que cette trêve ne pouvait se matérialiser que "si les (rebelles) Houthis et leurs alliés (des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh) y souscrivent, n'empêchent pas les efforts humanitaires et ne lancent pas d'actions agressives".

M. Kerry a, de son côté, relevé que "ce cessez-le-feu dépend des Houthis" et demandé avec force aux rebelles "et à ceux qui les soutiennent (...) d'utiliser leur influence pour ne pas rater cette occasion majeure de répondre aux besoins de la population yéménite et de trouver les moyens de parvenir à la paix au Yémen".

M. Kerry était arrivé mercredi soir 6 mai à Ryad avec l'ambition d'obtenir des Saoudiens une "pause humanitaire" pour venir en aide à la population durement affectée par l'escalade d'un conflit qui a débuté le 26 mars.

C'est à cette date que Ryad a pris la tête d'une alliance de neuf pays arabes pour empêcher les Houthis, issus de la minorité zaïdite chiite, de prendre le contrôle total du Yémen, pays pauvre de la péninsule arabique frontalier de l'Arabie saoudite.

L'opération s'est limitée à une campagne de bombardements aériens qui ont réduit les moyens militaires des Houthis sans toutefois briser leur résistance. Ils contrôlent toujours la capitale Sanaa et ne cèdent pas de terrain ailleurs, comme les villes de Taëz (Sud-Ouest) et surtout d'Aden (Sud).

Les rebelles yéménites sont restés sourds à une première proposition saoudienne de trêves ponctuelles, dans des zones bien définies, pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire.

Au contraire, ils ont multiplié les bombardements contre le Sud du territoire saoudien, tuant dix civils mardi 5 mai et mercredi 6 mai, alors que jusqu'ici, ils n'avaient visé que des militaires.

Jeudi 7 mai, de nouveaux obus sont tombés en territoire saoudien sans faire de victime, alors qu'un hélicoptère d'assaut de la coalition de type Apache, faisait un atterrissage d'urgence dans la même région, un incident sans rapport avec d'éventuels tirs de Houthis, selon Ryad.

AFP/VNA/CVN

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