>>La campagne officielle des législatives débute en Grande-Bretagne
Selon une enquête d'opinion rendue publique par le tabloïd The Sun, les Tories comme le Labour obtiendraient 33% des voix, un score peu ou prou identique à ceux prédits dans les autres sondages réalisés depuis le début de l'année.
La faute, peut-être, à une campagne électorale guère enthousiasmante, ni M. Cameron ni M. Miliband n'étant parvenus à générer un engouement significatif en leur faveur, dans un contexte général de défiance envers les politiques.
Le Premier ministre britannique David Cameron arrive à l'aéroport de Luton pour sa campagne électorale, le 5 mai. |
Sans majorité absolue au parlement au lendemain du 7 mai, les chefs des deux principaux partis britanniques se retrouveraient devant l'obligation de nouer des alliances avec les petites formations politiques pour constituer un gouvernement.
Pour tenter d'éviter un tel scénario, ou tout du moins apparaître en position de force au moment de négocier de tels accords, David Cameron et Ed Miliband multipliaient les déplacements destinés à convaincre les indécis, dont le poids est évalué à près de 20%.
"La Grande-Bretagne est confrontée à un choix évident jeudi 7 mai : entre un gouvernement travailliste qui mettra les travailleurs en premier et un gouvernement conservateur qui œuvrera seulement pour les privilégiés", a martelé M. Miliband mardi 5 mai à Birmingham (Centre de l'Angleterre).
Le dirigeant travailliste a une nouvelle fois mis en avant les "promesses non tenues" des conservateurs sur le NHS, le service public de santé si cher aux Britanniques, "en grave danger", selon lui.
De son côté, M. Cameron a réitéré la charge contre son rival travailliste, dans un entretien avec l'agence Press Association : Ed Miliband "est très antibusiness (...) je crois que c'est une personne très dangereuse pour notre pays", a-t-il déclaré, tout en agitant de nouveau le risque d'une éventuelle alliance entre le Labour et les Écossais du SNP, parti indépendantiste de gauche en passe de remporter une cinquantaine de sièges.
"Je m'inquiète que l'option face à un gouvernement dirigé par les conservateurs soit une recette pour l'incertitude, l'insécurité voire le chaos", a estimé le Premier ministre.
Dans la même veine, le ministre des Finances conservateur George Osborne a estimé qu'une victoire du Labour annulerait en "cinq minutes" cinq années de réformes, alors que les Tories ont axé leur campagne sur le redressement de l'économie britannique, acquis, affirme l'opposition, au prix d'un accroissement des inégalités.
La plupart des investisseurs relativisent toutefois l'ampleur du choc que représenterait le retour de la gauche, et font valoir que les conservateurs, avec leur promesse d'organiser un référendum sur une éventuelle sortie de l'Union européenne (UE), sont également porteurs d'incertitudes.