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Un Yéménite blessé reçoit des soins après l'attaque aérienne de Hodeida, le 3 août. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Dans un communiqué du chef de sa délégation au Yémen, Johannes Bruwer, l'organisation a condamné cette attaque, évoquant "des explosions au sol dont les circonstances demeurent inconnues", et déplorant "le manque de respect pour la vie des civils".
Selon ce communiqué, "55 civils ont été tués et 170 autres blessés lorsqu'une série d'explosions ont frappé des secteurs densément peuplés de la ville côtière, dont un marché aux poissons et des zones entourant l'hôpital Al-Thawra", un établissement soutenu par le CICR.
La coordinatrice humanitaire de l'ONU pour le Yémen, Lise Grande, s'est dit vendredi 3 août "choquée" par le raid aérien ayant visé la veille "le plus grand hôpital du Yémen" dans cette ville stratégique contrôlée par les opposants Houthis.
Les forces progouvernementales, soutenues par l'aviation d'une coalition militaire sous commandement saoudien, ont lancé le 13 juin une offensive pour reprendre la cité aux Houthis.
Des médecins et des témoins avaient affirmé qu'au moins 20 personnes avaient été tuées et des dizaines blessées jeudi 2 août par un raid aérien sur l'entrée de l'hôpital al-Thawra et un bombardement du marché aux poissons à Hodeida.
La télévision des opposants Al-Massirah a donné un bilan de 55 morts et 124 blessés, faisant état de "deux raids aériens" contre l'hôpital Al-Thawra et le marché aux poissons.
Les médias des Houthis ont accusé la coalition dirigée par Ryad d'être derrière ces attaques. Mais vendredi 3 août, le porte-parole saoudien, Turki al-Maliki, a catégoriquement nié toute responsabilité de la coalition dans ce raid. Il a affirmé que les opérations menées "mercredi 1er et jeudi 2 août par la coalition avaient visé des positions distantes de 2,5 km de cet hôpital et du marché aux poissons". Selon lui, "les milices Houthis sont responsables" de cette attaque.
"Condoléances"
"Cela est choquant", a affirmé Mme Grande dans un communiqué. "Les hôpitaux sont protégés en vertu du droit humanitaire international", a-t-elle souligné. "Rien ne peut justifier ces pertes de vies".
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"Al-Thawra est le plus grand hôpital du Yémen et l'une des quelques structures médicales fonctionnant encore dans la région", a ajouté Mme Grande. "Il dispose l'un des plus grands centres de traitement du choléra dans la ville", a-t-elle souligné.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a présenté vendredi 3 août Yémen sur Twitter ses "condoléances au peuple du Yémen" après l'attaque. "C'est l'hôpital qu'on a le plus soutenu financièrement", a ajouté l'OMS.
Depuis l'intervention au Yémen de la coalition en mars 2015, le conflit a fait plus de 10.000 morts --dont 9.500 civils-- et provoqué "la pire crise humanitaire au monde", selon l'ONU. Plus de 2.200 autres personnes sont mortes du choléra.
Pilier de cette coalition, les Emirats arabes unis, impliqués dans l'offensive avec des forces au sol, avaient annoncé début juillet la suspension de l'assaut contre la ville de Hodeida afin de donner une chance à une médiation de l'ONU.
Il est rare que la coalition mène des frappes aériennes à l'intérieur de la cité. Le Yémen dépend des importations pour 90% de ses besoins en nourriture et 70% de celles-ci passent par Hodeida.
Jeudi 2 août, l'envoyé spécial des Nations unies, Martin Griffiths, a annoncé que l'ONU allait inviter les différentes parties en conflit au Yémen à entamer des pourparlers de paix le 6 septembre à Genève. Un responsable a indiqué vendredi 3 août que le gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi y participerait. Les Houthis n'ont pas encore fait connaître leur position.
AFP/VNA/CVN