>>Rallye de Turquie : abandon de l'Estonien Ott Tänak, leader du Championnat du monde
>>Rallye de Turquie : Mikkelsen et Neuville en tête après la spéciale d'ouverture
Sébastien Ogier (Citroën, gauche) et son co-pilote Julian Ingrassia posent sur le podium, le 15 septembre à Gokce (Turquie). |
Son principal adversaire, l'Estonien Tänak (Toyota), leader au championnat du monde, a été contraint à l'abandon samedi 14 septembre. Reparti dimanche 15 septembre, il a marqué les 5 points lors de la Power Stage et compte désormais 210 pts, soit 17 de plus qu'Ogier, qui double le Belge Thierry Neuville (Hyundai), seulement 8e ce weekend et à 30 points de Tänak.
À trois épreuves de la fin de la saison (Grande-Bretagne du 3 au 6 octobre, puis Espagne et Australie) avec 90 points à prendre, tout reste encore possible, sachant qu'une première place assure sept points de plus que la deuxième.
Sébastien Ogier peut donc rêver de renverser la situation, lui qui n'avait déjà récupéré la première place au Championnat du monde qu'à l'avant-dernier rallye en 2018. "C'était vraiment nécessaire de prendre ces points. Tout pouvait arriver, c'est un rallye super dur, c'est un peu la loterie", a-t-il soufflé, lui qui a réduit de plus de moitié l'écart avec Tänak.
Ogier, le tournant ?
Le pilote Citroën n'avait plus gagné depuis le troisième rallye de la saison au Mexique, en mars. Pire, il sortait de trois épreuves compliquées et sans podium.
"On a pas eu de chance en Allemagne, (le précédent rallye, où il a terminé septième), on en a un peu plus ici. C'est bon pour l'équipe après des moments très compliqués. Pour autant on sait qu'il faut qu'on continue à travailler, il y a encore beaucoup de choses à améliorer", nuance Ogier malgré le premier doublé Citroën de la saison.
Le sextuple champion de monde est le seul des pilotes encore en lutte pour le titre à ne pas avoir subi de déboires sur les routes turques, connues pour mettre les mécaniques à rudes épreuves avec leurs pistes rocailleuses et cassantes, la forte température et la vitesse moyenne lente.
L’Estonien Ott Tänak, qui comptait quatre victoires sur les cinq derniers rallyes, a connu un problème électrique dans une liaison entre les deux premières spéciales samedi 14 septembre, le mettant hors-course. Quelques minutes avant, Neuville était parti à la faute en heurtant une pierre, perdant plus de quatre minutes.
Ne restait comme enjeu dimanche que la Power Stage: les deux pilotes Citroën s'étaient détachés de leurs concurrents et l'équipier d'Ogier, le Finlandais Esapekka Lappi, avait déjà assuré ne pas vouloir gêner le Français dans sa lutte pour le titre. Ott Tänak a notamment pris tous les risques, roulant sans roue de secours pour alléger sa Toyota de quelques kilos.
"Parier 0 point, ce n'est pas vraiment un pari", a-t-il justifié. Mission réussie, avec cinq points qui permettent de reprendre deux unités sur Ogier, qui a fini 3e de la dernière spéciale, et une sur Neuville, deuxième.
Neuville, le perdant
Contrairement aux autres pilotes, l'Estonien a choisi des pneus médium, et non des durs comme la majorité de ses concurrents. "Nous savons que les pneus durs ne fonctionnent pas avec nous", a-t-il précisé après la Power Stage, et alors que deux des trois prochains rallyes se roulent entièrement sur du gravier, comme en Turquie.
Le Belge Thierry Neuville au volant de sa Hyundai i20 lors de la dernière étape du Rallye de Turquie, le 15 septembre à Gokce. |
Le grand perdant du weekend est donc Thierry Neuville, qui abandonne sa deuxième place à Ogier, et n'a pu reprendre que trois points sur Tänak, en partant lui-même à la faute. "C'est vraiment un weekend difficile", reconnaît le Belge, qui admet une erreur de pilotage. "Après quatre minutes de perte, c'est un autre rallye", regrette celui qui était dans le même rythme qu'Ogier.
Son équipe Hyundai peut en revanche se satisfaire de la performance de ses équipiers, qui permettent à l'écurie de reprendre un peu d'air au classement constructeurs, 19 points sur Toyota.