Wimbledon : Carlos Alcaraz, apprentissage express

Après sa victoire au Queen's, l'Espagnol Carlos Alcaraz estimait qu'il lui fallait "plus d'expérience sur gazon". Quinze jours plus tard, ce monstre de précocité a remporté le tournoi de Wimbledon, son deuxième titre du Grand Chelem, sur une surface qu'il maîtrise depuis... quelques jours.

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L'Espagnol Carlos Alcaraz retourne une balle entre ses jambes lors de la demi-finale de Wimbledon l'opposant au Russe Daniil Medvedev, le 14 juillet à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Prodige aussi pressé que combattant acharné, le droitier de 20 ans a empoché son deuxième titre du Grand Chelem, un an après être devenu le N°1 mondial le plus jeune de l'histoire, grâce à son premier sacre majeur à l'US Open.

Sur un court, le jeune homme va très, très vite. Ce qui lui permet souvent d'écœurer ses adversaires, à force de renvoyer toutes les balles, les plus éloignées, les plus fortes, les plus vicieuses, les plus désespérées, pour in fine remporter un point qui semblait inéluctablement perdu.

Cette aptitude se double d'une abnégation sans borne, qui transpire l'humilité et rappelle forcément celle de Rafael Nadal, qualité qui a fait une des caractéristiques et surtout une des clés du succès de ce glorieux aîné, avec un record de 22 titres du Grand Chelem à son actif.

En mai, Carlos Alcaraz a joué son premier Roland-Garros en tant que No1 mondial. Le premier sans Rafael Nadal, blessé. Si le jeune prodige espagnol a plié physiquement sous la pression de Djokovic en demi-finale, l'étiquette encombrante de "prochain Nadal" a eu vite fait d'être collée sur son dos.

"Cela dure depuis des années sur les réseaux sociaux. Mais j'essaie de ne pas me laisser distraire : je pense à moi, à mes progrès. Je suis de Murcie, lui de Majorque. Il est gaucher, pas moi. Quand j'étais petit, j'étais tout sauf un guerrier, j'étais petit, frêle, pas vraiment puissant", rappelait-il en juin 2022 au quotidien italien Corriere della Serra.

Supersonique

C'est à quatre ans que "Carlitos" a commencé à taper ses premières balles, sur les courts ou seul contre le mur du club de tennis dirigé par son père, à El Palmar, où il vit toujours auprès de ses parents et ses trois frères.

"À cinq ou six ans, Carlos avait déjà des qualités naturelles, une très bonne coordination et surtout une capacité à apprendre très vite. Il pouvait copier ce qu'il voyait sur le court. C’est à ce moment-là qu'on a décidé de développer son potentiel", a raconté son père à Trans World Sport.

À Wimbledon, Carlos Alcaraz s'est imposé pour ce qui n'était que son quatrième tournoi sur gazon sur le circuit ATP. "Je ne pensais pas que mon jeu et mes déplacements (s'adapteraient) si vite", s’était-il félicité après sa victoire au Queen's.

L'Espagnol Carlos Alcaraz (centre) victime de crampes lors de sa demi-finale face à Novak Djokovic (gauche) à Roland-Garros, le 9 juin à Paris.
Photo : AFP/VNA/CVN

Une précocité qui n'étonne plus, un an après qu'il soit devenu le plus jeune N°1 mondial de l'histoire à exactement 19 ans, quatre mois et six jours, au lendemain de son titre à l'US Open.

Le destin l'a rapproché de Juan Carlos Ferrero, puisque l'ex-N°1 mondial l'a pris sous son aile à 15 ans, dans son académie de Villena, à une grosse heure de chez Alcaraz. "Ça a changé ma vie. J'ai évolué, je suis devenu plus dur sur le court", assure le jeune surdoué.

S’amuser sur le court

Sortant vainqueur de plusieurs marathons lors de son titre à l'US Open, Alcaraz s'est montré bien plus expéditif pour remporter son deuxième Grand Chelem, n'ayant lâché que deux sets pour se hisser en finale face à Novak Djokovic.

Face au Serbe, il a glané son sixième titre en 2023, remportant notamment pour une deuxième fois consécutive le tournoi de Madrid où il avait marqué les esprits en 2022 dégommant Nadal et Novak Djokovic, alors N°1 mondial, du jamais vu dans un même tournoi sur terre battue.

Ce qui frappe chez lui sur un court, c'est son sourire qui surgit souvent en plein match, et combien le plaisir du jeu imprègne son discours.

"Quand j'étais plus jeune, j'étais une personne complètement différente. Sûrement que je ne m'amusais pas comme je m'amuse maintenant. J'étais toujours en colère, à balancer ma raquette, à me plaindre beaucoup, raconte-t-il. J'ai appris à me calmer, à contrôler mes émotions. Et à aimer jouer au tennis, à beaucoup m'amuser sur le court". Les pieds bien sur terre, pour mieux s'élever dans la stratosphère.

AFP/VNA/CVN



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