Tour de France : Izagirre double la mise, pour lui, l'Espagne et Cofidis

Après la disette, l'abondance. Longtemps bredouilles, l'Espagne et l'équipe Cofidis ont triomphé pour la deuxième fois dans le Tour de France grâce au raid solitaire d'Ion Izagirre jeudi 13 juillet dans le Beaujolais, en conclusion d'une journée encore fofolle.

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Le coureur espagnol de la Cofidis Ion Izagirre a remporté en solitaire la 12e étape du Tour de France courue le 13 juillet entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais.
Photo : AFP/VNA/CVN

C'est bien connu : lorsque le ketchup se décide enfin à couler, il se déverse souvent par paquets. Sur cette Grande boucle, c'est le même processus pour la nation roja, qui attendait un succès depuis 2018 et compte désormais deux victoires après celle de Pello Bilbao, un autre Basque, mardi à Issoire.

Cofidis, casaque rouge et blanche, était même fanny depuis quinze ans lorsque Victor Lafay a brisé la malédiction dès le deuxième jour au Pays basque, décidément.

Et voilà l'équipe nordiste une nouvelle fois dans tous ses états après l'exploit de son vétéran espagnol, 34 ans, au bout d'un fabuleux raid solitaire de trente kilomètres jusqu'à Belleville-en-Beaujolais.

"C'est incroyable. Avec l'équipe on venait pour enfin lever les bras sur le Tour. Et voilà déjà deux victoires pour le Pays basque et pour Cofidis. On peut organiser une deuxième fête ce soir. En plus Guillaume (Martin) se replace au général", a souligné Izagirre, déjà vainqueur à Morzine en 2016.

Comme un bonheur arrive rarement seul, Cofidis voit effectivement son leader Guillaume Martin remonter à la 13e place au général, en prenant également l'échappée de quinze coureurs qui a réussi à prendre le large après 80 km de chaos.

Pinot était "cuit"

Tout comme Thibaut Pinot qui intègre même le Top 10 au général, à 6 min 33 sec du maillot jaune Jonas Vingegaard, après être arrivé, en compagnie de Martin, avec environ une minute de retard sur Izagirre, mais trois d'avance sur le peloton.

"On a été super forts collectivement. Ion était vraiment en super forme. De mon côté, les jambes répondent à nouveau. La victoire appelle la victoire, on ne va peut-être pas s'arrêter là", s'est enhardi Martin.

Thibaut Pinot dans l'ascension du Col de la Croix-Rosier le 13 juillet 2023.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pinot était moins enthousiaste, malgré une journée à l'avant, libéré des chaînes qui le retenaient auprès de son leader David Gaudu. "Ce n'était pas une grande journée. À la fin j'étais cuit et je l'ai payé dans le final", a déclaré le coureur de Groupama-FDJ, visiblement déçu de sa sixième place dans l'étape.

"Pour l'instant le classement général ne m'intéresse pas, je m'attends à perdre du temps demain", lors de l'arrivée au sommet au Grand Colombier, a-t-il même ajouté.

De fait, l'étape risque de faire des dégâts car les ambitieux du jour ont encore dû batailler sec pour prendre la bonne échappée qui a pris un temps fou à se former dans le vignoble beaujolais.

Comme il y a deux jours vers Issoire, la première partie a été gobée sur un train d'enfer, avec des dizaines de tentatives de fuite avortées, un peloton coupé en trois, les animateurs habituels comme Wout Van Aert à la tâche, et le duo Pogacar/Vingegaard à l'abordage, alléché par l'odeur de la poudre.

Pour sa fille

"À un moment Pogacar et Vingegaard étaient devant. Des fois je ne comprends plus grand chose", a commenté Julian Alaphilippe qui a attrapé l'échappée au forceps, un effort immense qu'il allait payer avant même l'emballage final.

Les cyclistes Guillaume Martin (gauche), Tobias Halland Johannessen et Thibault Pinot (droite) durant la 12e étape du Tour de France entre Roanne et Belleville-en-Beaujolais.
Photo : AFP/VNA/CVN

Mathieu van der Poel a réussi à pousser un peu plus loin, se lançant même dans un raid solitaire optimiste, avant d'exploser dans le col de la Croix Rosier, la dernière ascension du jour, trop corsée pour son profil.

C'est là qu'Izagirre a placé son accélération.

Basculant au sommet avec une vingtaine de secondes d'avance, à 28 km du but, le Basque a creusé l'écart dans la descente pour ensuite résister au retour des poursuivants, dont le Français Mathieu Burgaudeau, deuxième de l'étape à près d'une minute du vainqueur.

"C'était une journée vraiment dure, a rapporté Burgaudeau. Il fallait avoir le couteau pour sortir. A la fin tout le monde comptait ses coups de pédale, c'est le jeu. Je ne peux pas avoir de regrets. Izagirre a fait un numéro, bravo à lui".

À Belleville, le Basque a pu longtemps savourer sa victoire, levant quatre doigts en l'air, comme le nombre d'années de sa fille, qui fêtait son anniversaire jeudi 13 juillet. 

"En tant que coureur cycliste, on est tout le temps partis de la maison, on rate tellement de moments importants. Cette victoire est pour elle", a-t-il dit.

AFP/VNA/CVN

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