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Une publicité pour Paytm à Bombay, en Inde, le 7 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dans le cadre de cette entrée à la Bourse de Bombay, Paytm émettra pour 83 milliards de roupies (1,1 milliard d'USD) d'actions nouvelles. Et les actionnaires actuels vendront pour 100 milliards de roupies (1,34 milliard d'USD) de titres, selon le prospectus déposé auprès des régulateurs indiens.
Paytm émettra de nouveaux titres dans une fourchette de prix comprise entre 2.080 et 2.150 roupies par titre dans le cadre de l'offre, qui débute lundi 8 novembre pour s'achever mercredi 10 novembre.
Cela devrait faire de Paytm l'entreprise technologique la plus valorisée d'Inde à 20 milliards d'USD, en forte hausse par rapport aux 16 milliards d'USD de sa dernière valorisation en novembre 2019.
Coal India détient le record
En atteignant l'objectif de 2,46 milliards d'USD, Paytm battrait le record de 2 milliards d'USD détenu par Coal India en 2010, soit la plus grosse introduction en Bourse de l'Inde, toutes périodes confondues.
Paytm a déjà levé la semaine dernière 82,35 milliards de roupies (1,1 milliard d'USD) auprès de 74 investisseurs clés, dont le fonds Blackrock et l'Office d'investissement du régime de pensions du Canada.
Le géant de la livraison de repas Zomato, autre start-up technologique, a réalisé la plus grosse introduction boursière cette année en Inde pour l'instant, avec une émission de 1,3 milliard d'USD de titres en juillet.
Paytm est soutenu par les groupes Ant et Alibaba du magnat chinois Jack Ma, qui détiennent ensemble près de 35% des parts de l'entreprise.
De son côté, le Japonais Masayoshi Son en détient 18,3% par le biais de son fonds Softbank Vision. Elevation Capital et Berkshire Hathaway de Warren Buffett sont également au nombre des grands investisseurs au sein de Paytm.
Le milliardaire autodidacte Vijay Shekhar Sharma, fondateur et directeur général de l'entreprise qu'il a fondé à l'âge de 32 ans, dont la fortune nette s'élève à 2,4 milliards d'USD selon Forbes, détient près de 14% de parts.
Dès son lancement en 2010, Paytm est rapidement devenue synonyme de paiements numériques dans un pays traditionnellement dominé par les transactions en espèces.
L'entreprise a bénéficié des efforts du gouvernement pour freiner les transactions en espèces - notamment la démonétisation de presque tous les billets de banque en 2016 - mais aussi, de la pandémie de coronavirus.
Une publicité pour Paytm à Bombay, en Inde, le 7 novembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"J'ai commencé à utiliser Paytm juste avant le confinement", explique Naina Thakur, propriétaire d'une épicerie. "Je ne savais pas que le coronavirus allait arriver mais Paytm m'a été très utile pendant la pandémie".
Mme Thakur a déclaré que plus de 30% de ses clients lui achètent ses produits d'épicerie via Paytm. "C'est beaucoup plus facile qu'un virement bancaire car ils n'ont besoin que de mon numéro de portable pour payer et j'obtiens le règlement dans les sept heures", dit-elle.
337 millions de clients
Mme Thakur est parmi les quelque 22 millions de commerçants, chauffeurs de taxi et de rickshaw et autres vendeurs indiens qui acceptent des paiements allant de 10 roupies (13 centimes d'euro) à plusieurs milliers de roupies via Paytm.
Fin juin, Paytm comptait 337 millions de clients, selon les documents réglementaires déposés auprès des autorités boursières.
Les transactions, d'une valeur de plus de 54 milliards d'USD en 2020-21 déclarées par l'entreprise, en font la plus grande plateforme de paiement de l'Inde.
Les paiements numériques en Inde ont été multipliés par 16 au cours des quatre dernières années, passant de 1,6 milliard de transactions en 2017 à 26 milliards pour l'exercice 2020-21.
Le cabinet d'analyse financière Motilal Oswal, basé à Bombay, estime que les paiements numériques dans le pays franchiront 3.100 milliards d'USD en valeur d'ici 2026.
Mais Paytm a accusé une perte nette de 17 milliards de roupies l'an dernier, pour un chiffre d'affaires de 31,86 milliards de roupies et reste pessimiste.
"Nous prévoyons de continuer à subir des pertes nettes" prévient l'entreprise dans son prospectus, "nous pourrions ne pas atteindre la rentabilité à l'avenir".
AFP/VNA/CVN