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Bernard Rivet (gauche) et sa femme, avec leur ami (droite), des touristes français qui font une pause au parc Tao Dan. |
Bernard Rivet, 70 ans, bras dessus, bras dessous avec sa femme, se promène mercredi 25 mars, dans la matinée, au parc Tao Dàn, à Hô Chi Minh-Ville. Après avoir traversé plusieurs fois le parc, ils se sont assis sur un banc avec un autre ami septuagénaire. Tous les trois sont Français et retraités.
Bernard Rivet et sa femme sont de Touraine mais ont des origines vietnamiennes. La mère de Bernard est vietnamienne et son père est français. Il passe sa vie au Cambodge où il est né, au Vietnam, et puis en France. Ainsi, il parle français, vietnamien et cambodgien.
"Je viens au Vietnam une fois tous les deux ans. J’ai encore quelques membres de ma famille au Vietnam. Ma mère était de Hanoï. C’est pourquoi je viens souvent au Vietnam pour leur rendre visite", raconte Bernard. "Je suis souvent au Cambogde aussi parce que mes parents ont vécu au Cambodge ! J’y suis né et à l’âge de 20 ans, je suis rentré en France pour faire mon service militaire. Mes parents sont décédés", ajoute le septuagénaire.
Ils sont arrivés au Vietnam le 7 janvier, bien avant la déclaration de la pandémie de coronavirus, et ils étaient contents de revoir leurs proches pendant deux mois de vacances. "Je suis en retraite depuis dix ans, et ma femme, depuis douze ans. J’ai le plaisir de visiter le Vietnam parce que c’est la terre de ma mère", partage M. Bernard Rivet.
Le septuagénaire parle un peu de la Lorraine mais aussi de Paris où il déplore qu’il y ait trop de monde. "C’est triste maintenant en France", lâche sa femme, évoquant la mesure de confinement prise par le gouvernement français pour lutter contre la pandémie.
"En Touraine, il n’y a pas beaucoup de monde, mais beaucoup d’espaces et de bons vins et de la bonne nourriture", répète Bernard en parlant de sa région. "Mais ici, au Vietnam, on voyage. J’aimerais bien voir mes amis, et revoir l’île de Phu Quôc, où j’ai mes habitudes. Après on ira au Cambogde. Ma vie pour moi maintenant c’est ici, au Vietnam et au Cambodge", a-t-il admis.
Rester vigilant face au coronavirus
Interrogés sur le contexte de pandémie pile pendant leurs vacances, ils ont dit que cela ne les avait pas empêchés de profiter de leurs vacances. "Au moment de notre arrivée, ce n’était pas grave mais, la situation est de plus en plus compliquée et maintenant il faut faire très attention", a confié son ami, Ferdinand.
Un couple de touristes français répond aux questions du Courrier du Vietnam concernant les mesures de prévention face au COVID-19. |
"Depuis mi-février, nous respectons la mesure de distanciation sociale et nous portons des masques", informent les visiteurs à propos de la mesure de prévention et de lutte contre le COVID-19. "À l’hôtel, on nous prend la température deux fois par jour. C’est très bien!", confie la femme de M. Rivet.
D’après les touristes, au début l’ambiance était plutôt normale. Comme ils avaient envie de parler avec les gens, en portant des masques, ils se trouvaient bien à l’aise. Mais les choses changent vite depuis une dizaine de jours. "Les gens ont peur de nous aborder comme nous sommes étrangers. Nous avons l’impression que les gens ont peur de nous". Pourquoi ? D’après eux, "c’est peut-être qu’on pense que nous venons d’arriver au Vietnam, mais en réalité, nous étions arrivés bien avant, depuis trois mois", expliquent-ils.
Malgré tout, Bernard Rivet est lié au Vietnam. Il considère le Vietnam comme sa maison et il veut toujours profiter de son temps de retraite pour retrouver certains membres de sa famille avec qui il avait perdu le contact entre l’époque coloniale et la fin de la guerre du Vietnam. Outre ses proches, il veut retrouver ses amis qui l’avaient beaucoup aidé dans le passé.
"Quand j’étais jeune, je n’avais pas de moyens. Maintenant, je suis âgé, j’en ai et je veux les retrouver pour les rembourser", a partagé le septuagénaire.
L’ambiance était moins confortable pour un autre couple français qui était en vacances depuis une dizaine de jours au Vietnam. Au même parc, ils se reposaient un peu sur un autre banc. Les visages masqués, ils avaient l’air un peu moins joyeux.
"Nous ne sommes pas informés de la situation de la pandémie de coronavirus au Vietnam par les médias vietnamiens parce que nous ne comprenons pas le vietnamien", ont répondu ces touristes à nos questions.
"Nous sommes quinze personnes à voyager ensemble et nous sommes tous Français. On nous a recommandés de porter des masques", a confié ce couple qui a préféré rester anonyme. "Ici nous sommes inquiets pour nos proches à Paris et en même temps eux sont inquiets pour nous", a conclu ce couple.