Voile: Charline Picon pour une nouvelle histoire jusqu'aux JO-2020 à Tokyo

"Tokyo-2020, c'est un nouveau projet pour moi, c'est une autre histoire", affirme Charline Picon, véliplanchiste française dorée à Rio en 2016. Elle se jette mardi 24 avril dans l'aventure olympique qui doit l'amener dans deux ans au Japon.

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Charline Picon pose sur le podium avec sa médaille après avoir remporté l'épreuve féminine aux JO de Rio en 2016.

Jeune maman, un an après son sacre carioca, Picon est de retour cette semaine à Hyères pour sa première compétition internationale depuis les JO-2016, avec dans un coin de sa tête l'objectif d'imiter Marie-José Pérec, Tony Estanguet ou Teddy Riner, champions olympiques sur des éditions différentes des Jeux.

"À un moment donné, il faut y aller", lance la native de Royan, consciente d'aborder l'étape de Coupe du monde avec un déficit évident de navigation et seulement 30 à 40 heures depuis son retour sur la planche. "Clairement, je ne suis pas préparée pour une compétition de ce type-là, parce que je suis dans un cycle de reprise", prévient la championne qui a repris une activité physique en novembre 2017, puis la navigation en février "dans des conditions climatiques très compliquées", du côté de La Rochelle.

"Je sais que ça va être dur et que je ne suis pas prête pour faire une +perf+", mais cette étape de la Coupe du monde en France, incontournable dans une année de reprise, lui "tient à cœur. C'est un plan d'eau que j'aime bien, que je connais". "Si on prend du vent fort toute la semaine, je risque de prendre une petite déculottée. Mais ce serait logique. Ce serait même inquiétant que je sois aux avant-postes avec le peu d'entraînement que j'ai. Il faut prendre ça humblement", martèle la championne du monde 2014.

Si l'idée de s'arrêter au sommet après l'or de Rio était une option, la décision de la Fédération internationale de conserver la planche RS:X pour Tokyo l'a confortée dans son choix de prolonger jusqu'au Japon.

Maman et sportive

"Ça reste la même planche depuis Pékin-2008. C'est une planche que je connais, avec le matériel on est calé, il n'y a pas eu d'évolution notable. Je ne perds pas de temps", souligne-t-elle. Pour la voile française, seul Nicolas Hénard, en Tornado, a réussi le doublé en or aux Jeux de Séoul-1988 (avec Jean-Yves Le Déroff) puis de Barcelone-1992 (avec Yves Loday).

La joie de la véliplanchiste francaise après avoir remporté l'épreuve féminine aux JO de Rio en 2016 dans la baie de Guanabara

"C'est un challenge qui motive. Une fois que l'on a goûté à l'or, on a envie d'une deuxième (médaille)", explique-t-elle, tout en nuançant: "Quand je vois Florent Manaudou ou Renaud Lavillenie en argent à Rio, il doit y avoir une petite déception, mais après ils la savourent quand même!" Absente des plans d'eau pendant 18 mois, Picon a calé son projet avec son entraîneur pour les Jeux de Tokyo.

Cette coupure d'un an et demi ne l'inquiète pas, alors elle prend l'exemple du Néerlandais Dorian van Rijsselberghe, sacré en planche à voile à Londres en 2012 et quatre ans plus tard au Brésil: "On a vu qu'il n'avait pas fait grand-chose de l'olympiade, mais il a su se préparer pour les Jeux et ça motive". La championne va désormais jongler avec un nouveau rôle, celui de jeune maman, puisqu'en juillet 2017 elle a donné naissance à une petite Lou.

D'autres Françaises ont connu une carrière riche en podiums internationaux et olympiques après une pause maternité. À l'image de Mélina Robert-Michon au lancer du marteau, ou Sarah Ourahmoune en boxe, argentées à Rio, ou encore la biathlète Marie Dorin-Habert qui a réalisé ses meilleurs Championnats du monde en 2016 juste après sa grossesse, puis est allée chercher un titre olympique à Pyeongchang en février dernier. "Ça montre que c'est jouable. Ça dépend des sports, mais le biathlon et la boxe, ce sont des sports où physiquement il faut revenir au niveau", retient Picon.

AFP/VNA/CVN

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