Des légendes sur les animaux pour que le quotidien devienne incroyable ! |
Photo : CTV/CVN |
Histoire de pattes d’animaux
À l’origine des choses, quand le Ciel et la Terre venaient d’engendrer les êtres animés, ceux-ci étaient encore incomplets : à l’un il manquait les pieds, à l’autre les ailes. Trois génies descendirent alors dans les forêts des montagnes et firent connaître à tous les animaux qu’ils eussent à se présenter devant eux, dans un délai de trois jours, et qu’ils recevraient ce qui leur manquait. Ce terme était passé et la distribution était faite, quand le canard, qui n’avait qu’une patte, et le chien qui n’en avait que trois apprirent la nouvelle. Ils se rendirent aussitôt au lieu fixé pour demander chacun une patte de plus, mais les génies avaient déjà distribué toute leur provision.
Cependant, émus par les plaintes du canard et du chien, ils cassèrent deux pieds de table et, après une opération magique, en donnèrent un au canard et l’autre au chien. Ils dirent au canard : "Quand tu dormiras, ne laisse pas reposer sur la terre cette patte que nous te donnons de peur qu’elle ne touche quelque chose de sale ; elle disparaîtrait et tu en subirais les conséquences". Ils firent une recommandation analogue au chien, et c’est pourquoi le canard dort sur une patte et que le chien lève la cuisse.
Le chien et le canard partirent. En route, ils rencontrèrent divers oiseaux qui n’avaient pas encore de pattes. Ils les invitèrent à se hâter d’aller en demander aux génies. Les génies refusèrent d’abord mais ils finirent, pour les satisfaire, par leur faire des pattes avec des restes de bâtonnets odoriférants. Les oiseaux disaient qu’ils étaient trop grêles et qu’ils casseraient. "N’ayez aucune crainte, leur dirent les génies ; en vous posant fléchissez trois fois sur vos pattes pour vérifier si elles sont solides, si elles cassent nous vous les changerons". C’est pourquoi, aujourd’hui encore, les oiseaux se balancent trois fois sur leurs pattes en se posant.
D’où viens-tu margouillat ?
Deux histoires pour nous révéler l’origine de ce petit animal qui agite parfois nos nuits ! Celle-ci me vient de ma grand-mère. Thach Sùng était un personnage d’une fortune colossale, à qui rien ne manquait. Un jour, il vint chez lui un individu qui lui dit : "Vous pensez être riche, parions ensemble. S’il vous manque quelque chose, que me donnerez-vous ?". Thach Sùng, enflé d’orgueil, et ne supposant pas qu’il put rien lui manquer, mit toute sa fortune comme enjeu du pari. "Avez-vous un tesson de plat ?", lui demanda l’autre. Thach Sùng n’en avait pas ; il lui fallut mettre entre les mains de son adversaire toute sa fortune. Il en mourut de regret et fut métamorphosé en margouillat qui va toujours faisant claquer sa langue. C’est pourquoi quand on entend le cri du margouillat on dit : "Voilà Thach Sùng à qui manque encore son tesson".
Celle-là me vient de mon grand-père. Il y avait un jeune homme très difficile sur le choix d’une femme. Il ne voulait épouser qu’une fille aussi belle que les génies. Ses parents lui cherchèrent une femme en tous lieux sans pouvoir en trouver une à son goût. Ils moururent, et après leur mort, il continua à chercher en vain. Le Ciel permit à une fée de descendre dans la maison sous la forme d’une servante. Elle était laide, mais habile à l’ouvrage. Quand vint l’anniversaire de la mort de ses parents, il se plaignit à cette servante de n’avoir personne pour faire les gâteaux. Elle lui dit de ne pas s’inquiéter ; au milieu de la nuit elle alla prononcer ses souhaits en plein air et il lui tomba du ciel toute sorte de gâteaux. À son réveil, le maître loua l’habileté de la servante, mais il ne se douta pas qu’il eut affaire à un génie.
Quelque temps après, il équipa un bateau pour aller à la recherche de la beauté parfaite qui faisait l’objet de ses vœux. Pendant ce temps la servante, restée au logis, se transforma en une jeune fille d’une beauté divine. Les domestiques comprirent que c’était là la fée qu’attendait toujours leur maître et quand son bateau revint ils coururent l’avertir de ce qui s’était passé. Le jeune homme accourut, et voyant cette jeune fille il voulut s’asseoir à coté d’elle ; l’autre le repoussa. Fou de désir, il porta la main sur elle, mais elle s’envola aux cieux. Il essaya en vain de retenir un coin de son vêtement.
Depuis ce temps, il la chercha partout en faisant claquer sa langue, et après sa mort il fut changé en margouillat. Comme quoi tout ce qui existe à une raison !