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Yannick Bolloré, président du Conseil de surveillance de Vivendi, lors de l'assemblée générale du groupe, le 24 avril à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce feu vert, annoncé par communiqué, était indispensable pour des questions de concurrence. Lagardère détient en effet le troisième éditeur mondial Hachette Livre et la fusion risquait de limiter drastiquement la concurrence sur le marché des livres en France.
Vivendi s'est donc engagé à céder Editis, numéro deux français de l'édition acquis en 2019, qui regroupe une cinquantaine de maisons dont Robert Laffont, Nathan, Le Robert ou Pocket.
Vivendi "a conclu une promesse d'achat avec International Media Invest a.s. le 23 avril", a rappelé le groupe dans un communiqué. Derrière l'acquéreur se trouve un autre milliardaire, le Tchèque Daniel Kretinsky.
L'autre promesse est de céder l'hebdomadaire d'actualité des célébrités Gala. Ce titre "fait d'ores et déjà l'objet de nombreuses marques d'intérêt", a souligné Vivendi, sans autre précision.
Le groupe pense "pouvoir finaliser ces deux opérations d'ici la fin octobre".
Décote sur Editis
Ces engagements "répondent intégralement aux problèmes de concurrence relevés par la Commission" dans son enquête, a jugé l'exécutif européen.
Bruxelles redoutait que l'opération, telle que prévue initialement, "ne nuise à la concurrence" dans l'édition tout au long de la chaîne de valeur du livre, où Editis et Hachette se partagent presque à eux seuls certains segments, ainsi que dans la presse magazine, où Lagardère est bien implanté avec l'hebdomadaire Paris Match.
Vincent Bolloré et ses enfants, qui contrôlent Vivendi et sa cascade de holdings, avaient accepté dès l'été 2022 de se délester d'Editis.
Une occasion qu'a saisie Daniel Kretinsky, de plus en plus présent dans les médias (Le Monde, Elle, France Dimanche, Ici Paris, Marianne, entre autres) et la distribution (Fnac Darty, Casino).
D'après Yannick Bolloré en avril, l'acquéreur a négocié un prix "voisin" de l'estimation des analystes financiers, entre 500 et 600 millions d'euros. C'est une décote importante par rapport aux 829 millions d'euros payés en 2019.
La Commission a estimé dans un communiqué que les actifs cédés "constituent une activité viable qui permettrait à un acheteur potentiel de concurrencer de manière effective" Vivendi fusionné avec Lagardère.
"La décision de la Commission est subordonnée au respect intégral des engagements contractés", et la mise en œuvre des cessions sera contrôlée "par un mandataire indépendant sous la supervision de la Commission". Il évaluera "l'adéquation des acheteurs" dans le cadre d'une procédure d'approbation distincte.
AFP/VNA/CVN