>>Incendie sur la Côte d'Azur : "les prochaines heures sont décisives", estime Macron
>>Espagne : fin de la canicule, un gigantesque incendie bientôt circonscrit
Incendie près de Gonfaron, dans le Var, le 17 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La nuit a été relativement calme", indique au petit matin l'officier de communication des pompiers du Var, Franck Graciano, au PC de commandement des opérations au village du Luc (Var). "Le feu n'a pas progressé", mais "cela ne veut pas dire qu'il est maîtrisé", met-il en garde. La préfecture du Var a de son côté appelé touristes et habitants à "la plus grande vigilance".
Depuis lundi 16 août, l'incendie, qui a démarré près d'une aire d'autoroute, a parcouru 6.375 hectares et en a brûlé 5.000 dans cette région de la Côte d'Azur connue pour ses forêts de chênes liège abritant de nombreux animaux et ses vignobles, selon le dernier bilan des pompiers mercredi matin.
Comme la veille, "un travail de sape" est prévu mercredi 18 août avec des largages d'eau "sur des endroits critiques", a expliqué l'officier de communication. Dès 07h00, le balai des moyens aériens a débuté avec les vols d'avions Canadair qui seront rejoints dans la journée par un Dash larguant un produit retardant la progression des flammes, et des hélicoptères bombardiers d'eau.
Venu apporter son soutien aux secours mardi 17 août, le président français Emmanuel Macron avait souligné que "les prochaines heures" seraient "absolument décisives" pour fixer cet incendie dont l'avancée a été extrêmement rapide.
"Le pire a été évité", le feu n'ayant fait aucune victime à ce stade malgré sa rapidité et sa virulence, avait relevé le chef de l'État.
En raison d'un vent violent pouvant atteindre jusqu'à 80 km/h et d'une grosse chaleur le feu a nécessité l'évacuation de quelque 7.000 personnes dont de nombreux touristes installés dans des campings.
Vigilance pour les évacués
Un pompier à l'œuvre à Gonfaron le 17 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Pour la deuxième nuit consécutive, ces personnes ont dormi dans une quinzaine de structures d'accueil ouvertes dans sept villes sur le littoral, dont Bormes-les-Mimosas et Sainte-Maxime.
La préfecture a rappelé mercredi matin 18 août que les personnes évacuées ne doivent absolument pas regagner leur domicile ou leur lieu de vacances.
Après une nuit plus calme et un vent qui a fini par tomber, des opérations étaient en cours mercredi 18 août pour rétablir les réseaux de distribution de téléphonie et d'électricité, a indiqué la préfecture.
Sur la route qui traverse le massif des Maures, des lignes électriques sont tombées au sol, des poteaux et des troncs sont calcinés et la vigne a brûlé par endroits, a constaté une équipe de l'AFP.
La nuit dernière, les services départementaux ont procédé à des tronçonnage pour "faciliter le passage des secours" qui "demeure difficile en raison d'obstacles sur les voies", a indiqué la préfecture. Neuf routes départementale demeurent coupées.
Si le bilan humain est rassurant, en revanche les dégâts sur l'environnement sont importants : "La réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié", a indiqué Concha Agero, directrice adjointe de l'Office français de la biodiversité.
"C'est une catastrophe, car c'est l'un des derniers spots abritant la tortue d’Hermann", une espèce protégée, a-t-elle souligné. Des tortues brûlées ont déjà été retrouvées. D'autres ont peut-être réussi à s'enfouir sous terre pour survivre.
Un autre incendie est en cours dans une région viticole et touristique du Sud-Est, près de Beaumes-de-Venise, dans le Vaucluse, où plus de 200 hectares ont été endommagées.
La France avait jusqu'ici été relativement épargnée par les feux qui ont dévasté des milliers d'hectares et fait des dizaines de victimes dans plusieurs pays méditerranéens, de la Turquie à l'Algérie en passant par la Grèce. Ces derniers jours, des feux ont détruit 9.000 hectares dans la région touristique de l'Algarve dans le Sud du Portugal et 12.000 hectares en Espagne, à Navalacruz près d'Avila (Centre-Ouest).
AFP/VNA/CVN