>>France : les incendies en voie d'être maîtrisés dans le Sud-Est
Le président français Emmanuel Macron (centre) et le président de la région Paca Renaud Muselier (droite) visitent le Sdis du Var au Luc, près de Saint-Tropez, le 17 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La bataille continue, le feu n'est pas encore fixé, stabilisé", a ajouté le chef de l'État, Emmanuel Macron, en visite auprès des secours engagés contre le plus gros incendie de l'année en France.
Le chef de l'État a salué le "courage" des centaines de pompiers, forces de secours et élus locaux engagés dans la bataille contre les flammes. "Le pire a été évité", l'incendie n'ayant fait aucune victime à ce stade malgré sa rapidité et sa virulence, a-t-il souligné lors de sa visite au poste de commandement des opérations dans le village du Luc (Var).
La priorité des pompiers mardi soir 17 août, a insisté le colonel Eric Grohin, des pompiers du Var, est la défense des villages et des hameaux du massif des Maures, une zone méditerranéenne boisée. "Avec les sautes de feu de 700-800 mètres, on ne peut pas grand chose si ce n'est préserver les vies humaines et les maisons", a-t-il concédé.
Mardi soir 17 août, les gendarmes procédaient à de nouvelles évacuations "très périlleuses" de personnes résidant au nord du village de la Garde-Freinet, ont-ils indiqué.
Dans la nuit de lundi 16 à mardi 17 août, plusieurs milliers de personnes, parmi lesquels des touristes français et étrangers avaient déjà été évacués de leurs maisons ou de leurs campings pour être mis en sécurité dans des centres d'hébergement.
Un Canadair largue sa cargaison d'eau au-dessus de l'incendie qui ravage la commune de Gonfaron, dans le Var, le 17 août. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Les flammes ont parcouru 6.500 hectares depuis lundi 16 août selon les pompiers, qui ne peuvent encore estimer exactement la surface brûlée. Neuf avions bombardiers d'eau Canadairs tournent encore dans le ciel varois et 900 pompiers luttent à pied à pied contre les flammes.
"Il y a plein de reprises de feu dans tous les sens, la partie est loin d'être gagnée. Le vent s'est relevé, a un peu tourné, et le feu commence à toucher des zones pas encore impactées", a indiqué le capitaine des pompiers du Var, Olivier Pecot.
À Gonfaron, à quelques mètres de l'aire d'autoroute A57 où a démarré l'incendie lundi 16 août, la pression ne retombait pas.
Un pompier volontaire de ce village se désole : "C'est ma forêt qui brûle". "Il faut aller vite, c'est une course contre la montre. Ca part de partout, il faut courir à gauche à droite", souffle-t-il.
"Évacué en 30 minutes"
Sur la route qui traverse le massif des Maures, des lignes électriques sont au sol, des poteaux et des troncs sont calcinés et la vigne a brûlé par endroits, a constaté une équipe de l'AFP.
Dans cette région réputée pour ses vins Côtes de Provence, des élus se sont montrés inquiets. Sereine Mauborgne, députée LREM du Var, a exprimé ses craintes au président de la République : "On vendange dans dix jours, avec les produits retardants, on risque des pertes".
Une dizaine d'habitations ont aussi été "détruites" par les flammes selon les gendarmes, qui ont déployé 120 personnels dans la zone pour venir en aide à la population, mais aussi gérer les flux routiers, plusieurs axes étant coupés, ou encore surveiller les maisons abandonnées par leurs occupants.
À Bormes-les-Mimosas, sur le littoral, près de 1.300 personnes, en majorité des vacanciers d'un camping voisin, ont été accueillies dans un gymnase.
"On a été évacué en 30 minutes. Vraiment super bien, synchronisé, pas de panique. Tout le monde était calme. Bravo à toute l'équipe parce que vraiment, ils ont fait ce qu'il fallait pour nous évacuer", a témoigné Sylvie Defrancheschi, touriste de Haute-Savoie évacuée avec ses deux enfants.
Dégâts sur l'environnement
Les dégâts sur l'environnement sont importants : "La réserve naturelle de la plaine des Maures a été dévastée pour moitié. C'est une catastrophe, car c'est l'un des derniers spots abritant la tortue d'Hermann", une espèce protégée, a expliqué Concha Agero, directrice adjointe de l'Office français de la biodiversité. Des tortues brûlées ont déjà été retrouvées. D'autres ont peut-être réussi à s'enfouir sous terre pour survivre.
La France avait jusqu'ici été relativement épargnée par les feux qui ont dévasté des milliers d'hectares et fait des dizaines de victimes dans plusieurs pays méditerranéens, de la Turquie à l'Algérie en passant par la Grèce. Selon la base de données Prométhée, environ 2.340 hectares ont brûlé en région méditerranéenne (quatre régions concernées) en France en 2021, contre 7.698 en 2020.
Outre l'incendie du Var, plus de 300 pompiers combattent mardi 17 août un incendie dans la région de Beaumes-de-Venise, réputée pour ses domaines viticoles.