>>Le gouvernement français se mobilise contre le phénomène des rixes de jeunes
>>Photographe agressé à Reims : un deuxième suspect mis en examen
Des voitures brûlées lors d'émeutes urbaines dans le quartier de Parilly à Bron, près de Lyon, le 6 mars. |
Des voitures brûlées lors d'émeutes urbaines dans le quartier de Parilly à Bron, près de Lyon, le 6 mars. Photo : AFP/VNA/CVN |
"On peut penser qu'il y a une forme de surenchère, le terreau est présent dans notre zone mais on n'espère pas de nouveaux troubles dans d'autres quartiers ce soir", a confié une source syndicale policière. Selon la préfecture la situation demeurait calme vers 21h30 dimanche soir 7 mars.
La Duchère à Lyon jeudi soir 4 mars, Rillieux-la-Pape vendredi 5 mars, puis Bron samedi 6 mars : la métropole lyonnaise a subi des débordements urbains à répétition marqués par des échauffourées entre jeunes et forces de l'ordre et de nombreux incendies de véhicules.
Ces troubles sont le fait de petits groupes mais ils ravivent chez certains les sombres souvenirs de 2005 et 2015, lorsque les banlieues lyonnaises s'étaient embrasées à tour de rôle.
À Bron samedi soir 6 mars, un équipage de police secours qui sortait d'un foyer pour mineurs a été pris à partie. Les policiers "étaient à 30 contre trois. Ils ont dû abandonner leur véhicule pour se réfugier dans le foyer" et leur fourgon a été dégradé, a rapporté une source policière. Une enquête a été confiée à la sûreté départementale.
De l'avis du maire LR de Bron Jérémie Bréaud, qui fait l'objet d'une protection après des menaces répétées, c'est l'action de la police contre le trafic de drogue qui a provoqué ces violences. Mais une source policière confie à l'AFP que les forces de l'ordre sont aussi montrées du doigt pour l'accident d'un mineur survenu en marge des heurts.
Dimanche 7 mars, le parquet a annoncé avoir ouvert une enquête sur la chute samedi soir 6 mars d'un mineur de 15 ans, atteint d'une hémorragie cérébrale et "dont le pronostic vital serait toujours engagé" dimanche 7 mars.
Des jeunes ont indiqué à des pompiers auditionnés qu'"il avait pris la fuite avec eux par peur de la police" avant de chuter, d'être saisis de convulsions puis de perdre connaissance, selon le parquet.
Des patrouilles de police dans le quartier de Parilly à Bron, près de Lyon, après des émeutes urbaines, le 6 mars. |
Des patrouilles de police dans le quartier de Parilly à Bron, près de Lyon, après des émeutes urbaines, le 6 mars. Photo : AFP/VNA/CVN |
À la Duchère, c'est un autre accident, de scooter qui a mis le feu aux poudres jeudi 4 mars. La veille, un adolescent de 13 ans qui roulait sans casque a été gravement touché après avoir perdu le contrôle de son véhicule.
Selon la presse locale, des jeunes du quartier assurent que le scooter était poursuivi par une voiture de police banalisée, ce que la préfecture a formellement démenti. Une enquête a été confiée à l'IGPN.
"Les collègues sont intervenus uniquement pour secourir ce jeune", se défend une source syndicale policière. "Il y a une minorité qui, aujourd'hui, quoi qu'on puisse faire, fait tout de suite l'amalgame et nous pointe du doigt".
Encore un maire menacé
À Rillieux-la-Pape, ville classée en janvier parmi les quartiers de "reconquête républicaine" (QRR) par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, 13 véhicules ont été incendiés vendredi soir 5 mars. Selon le maire LR Alexandre Vincendet, "certains se sont servis de ce qui s'est passé (la veille) à la Duchère pour laisser libre cours à leur violence".
M. Darmanin a annoncé un bilan total de 21 arrestations, dont une majorité de mineurs, après ces trois nuits de troubles.
Cinq suspects arrêtés à Bron, dont un majeur, se trouvaient encore en garde à vue dimanche 7 mars. Quatre autres mineurs arrêtés à Rillieux-la-Pape étaient en cours de défèrement dimanche soir 7 mars et trois autres jeunes, dont un majeur, arrêtés à La Duchère, attendaient d'être présentés à la justice, selon le parquet.
Réclamé depuis de nombreux mois par les élus de la métropole, un renfort de 200 policiers et gendarmes se trouvait à Lyon depuis samedi 6 mars.