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Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. |
Photo : Huu Thanh/VNA/CVN |
Si la crise sanitaire affecte indifféremment hommes et femmes, les secondes semblent davantage pâtir de ses répercussions socioéconomiques. C’est ce qu’a fait remarquer le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres lors de la présentation d’une note de politique générale traitant de l’impact de la crise du coronavirus sur les femmes. Ce document, publié à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du Programme d’action de Pékin en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, est sans équivoque sur ce point: l’impact de la pandémie sera plus fort pour les femmes déjà marginalisées économiquement.
L’alerte concerne les 740 millions de femmes qui travaillent dans le secteur informel, gagnant moins, épargnant moins et risquant davantage de tomber dans la pauvreté que les hommes. Elle vise aussi celles qui ont perdu leur emploi, du fait de la chute des marchés et de la fermeture des entreprises, et celles dont le travail de soins non rémunéré a augmenté en raison des fermetures d’écoles et des besoins accrus des personnes âgées.
Face à ce constat, le chef de l’ONU appelle les gouvernements à placer les femmes et les filles au cœur de leurs plans de réponse, d’une part en assurant une représentation des femmes dans la planification du redressement post-crise, d’autre part en garantissant l’égalité dans les soins. Mais Antonio Guterres demande aussi à ce que les femmes fassent l’objet d’une attention particulière en termes de politique budgétaire et d’assistance sociale, et ce d’autant plus que le problème des violences domestiques s’est aggravé avec le confinement.
Le Fonds des Nations pour les activités en matière de population (UNFPA) estime, pour sa part, crucial de veiller à ce que la réaction à la crise sanitaire ne reproduise ni ne perpétue les normes sexistes néfastes, les pratiques discriminatoires et les inégalités. Alors que les femmes représentent 70% de la main-d’œuvre du secteur social et du secteur sanitaire, l’agence recommande par ailleurs de doter les sages-femmes, les infirmières et les travailleuses de la santé communautaire, en première ligne dans les efforts menés pour contenir la maladie, d’équipements de protection appropriés. Elle souhaite en outre que soit pris en compte le fait que leur environnement de travail peut les exposer à la discrimination.
De son côté, ONU Femmes met l’accent sur les conditions de sécurité des femmes, affectées par le confinement et les restrictions de mouvement. L’agence conseille aux gouvernements de s’assurer que les lignes d’assistance téléphonique et les services d’abri pour les victimes de violences domestiques soient considérés comme des «services essentiels» dans le cadre de la réponse à la pandémie.
Pour l’UNESCO, la fermeture des établissements d’enseignement pour cause de COVID-19 dans 188 pays risque d’exacerber les inégalités dans le domaine de l’éducation ou d’en créer de nouvelles. À ce jour, 1,57 milliard d’élèves inscrits ne vont pas en cours, dont 743 millions de filles. Pour ces dernières, la situation de confinement comporte le risque de se retrouver surchargées de travail non rémunéré, de ne pas être en mesure de poursuivre leurs études à distance et de subir plus de violences domestiques.
Pour favoriser les possibilités d’apprentissage inclusif pour les filles, les garçons et les jeunes en cette période de perturbation sans précédent, l’UNESCO a lancé une Coalition mondiale pour l’éducation, qui associe les organisations internationales, la société civile et le secteur privé dans la recherche de solutions pour la continuité scolaire.
VOV/VNA/CVN