>>Tunisie: les élections de 2019 auront lieu dans les délais impartis
Aucun des blessés n'est grièvement atteint, a précisé lundi soir 29 octobre le porte-parole de la Sûreté nationale Walid Ben Hkima, soulignant que beaucoup n'avaient été que brièvement hospitalisés. "C'est une tragédie", a déclaré le président tunisien Béji Caïd Essebsi depuis Berlin. "Nous avons cru que nous avions éradiqué le terrorisme", a-t-il poursuivi mais "le terrorisme est toujours présent au cœur de la capitale".
La kamikaze a déclenché sa charge en milieu de journée "à proximité de voitures de police", sur l'avenue Habib Bourguiba, la principale artère du centre de la capitale, a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Sofiène Zaag. Cette femme, âgée de 30 ans, n'était pas considérée comme "extrémiste" par les services de sécurité, a indiqué le ministère dans un communiqué, sans autre précision sur son identité.
Sur place, une journaliste de l'AFP a pu voir le corps sans vie de la kamikaze, allongée sur le dos, voilée et lunettes noires sur le front. Selon le ministère de l'Intérieur, elle est décédée sur le coup. Son cadavre portait essentiellement la marque de l'explosion sur son flanc gauche. D'après des sources policières, la kamikaze ne portait vraisemblablement pas de "ceinture d'explosifs" mais "plutôt une bombe artisanale".
Une kamikaze s'est fait exploser près de véhicules de police dans le centre de Tunis, le 29 octobre. |
Rapidement, d'importants renforts de police sont arrivés sur les lieux et le secteur a été bouclé. Au moins deux personnes ont été interpellées, dont une dans des conditions mouvementées. Dans une atmosphère chaotique, de nombreux cafés et boutiques de cette avenue emblématique de la capitale ont rapidement baissé leurs rideaux, selon la même source. Lundi soir 29 octobre, le centre ville était désert.
Il s'agit en effet du premier à secouer Tunis depuis le 24 novembre 2015, quand une attaque suicide, commise là aussi en plein centre, avait visé un bus de la garde présidentielle, tuant 12 agents. Elle avait été revendiquée par le groupe jihadiste Etat islamique (EI). Cette même année, 60 personnes dont 59 touristes, avaient été tuées dans d'autres attentats contre le musée du Bardo à Tunis, le 18 mars, puis contre une plage et un hôtel près de Sousse, le 26 juin.
Ces deux attaques avaient aussi été revendiquées par l'EI. En mars 2016, des dizaines de jihadistes venus de Libye avaient en outre tenté, sans succès, de s'emparer de postes des forces de sécurité dans la région de Ben Guerdane (sud), près de la frontière libyenne, faisant 20 morts.
AFP/VNA/CVN