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>>À la recherche de nouveaux talents
Les juniors participent au stage du Centre PVF. |
Le Vietnam est-il en train de devenir un nouveau réservoir de joueurs professionnels dans le monde ultra-concurrentiel du ballon rond ?
C’est en tout cas ce que laisse penser les derniers transferts réalisés en décembre dernier, et pas des moindres, lesquels s’inscrivent dans les pas de ceux de Lê Huynh Duc et de Lê Công Vinh, tous deux prêtés il y a quelques années dans des clubs étrangers.
Tout bascule en un mois
En décembre dernier, Doàn Nguyên Duc, président du Groupe Hoàng Anh Gia Lai (HAGL) et du club HAGL-Arsenal JMG, a fait signer trois contrats concernant le transfert de ses joueurs vers le Japon et la République de Corée. D’abord, le chouchou du public Nguyên Công Phuong, transféré au club Mito Hollyhock qui évolue en J2 League - le championnat du Japon de 2e division. Puis, Nguyên Tuân Anh au club Yokohama (Japon) pour un an. Et, pour couronner le tout, le transfert vedette de Luong Xuân Truong, qui portera le maillot du club Incheon United de K-League Classic (République de Corée), avec la signature d’un contrat de deux ans.
Xuân Truong (1er plan, à droite), du club HAGL, lors de l’officialisation de son transfert. |
Ces trois footballeurs, issus de la première promotion de l’Institut du football HAGL-Arsenal JMG, sont de jeunes espoirs de moins de 20 ans. «Aucun club vietnamien n’était parvenu, la même année, à transférer trois joueurs comme nous l’avons fait. Notre institut est en bonne marche et devrait permettre d’apporter une plus-value au football vietnamien. C’est un pas supplémentaire vers sa professionnalisation complète», a déclaré Doàn Nguyên Duc.
Le club d’Arsenal en modèle
Avant Công Phuong, Anh Tuân et Xuân Truong, il y avait déjà eu les épisodes Lê Huynh Duc ou Lê Công Vinh. Leurs contrats n’étaient alors considérés que comme des coopérations expérimentales. Pourtant, ces deux joueurs ont été des attaquants expérimentés et titulaires indiscutables au sein de leur club comme en sélection nationale.
Pourquoi des clubs japonais et sud-coréens misent-ils sur de très jeunes joueurs de moins de 20 ans ? Pour la qualité de la formation. «Nous nous intéressons à la philosophie de Doàn Nguyên Duc pour le football, surtout à la formation des jeunes talents. Ces espoirs du HAGL sont formés selon le modèle de l’Académie de football d’Arsenal, le centre de formation du prestigieux club anglais de Premier League».
En effet, avec la supervision d’un homme d’affaires comme Doàn Nguyên Duc, les liens et la coopération avec l’Institut de football Arsenal représentent un choix sûr. Cela rassure ses joueurs qui seront suivis par des clubs étrangers, avec les perspectives de carrière qui vont avec. En marge d’une formation professionnelle sous la direction des entraîneurs de l’Académie de football Arsenal, ses joueurs apprennent aussi l’éthique et le savoir-faire professionnel. Voilà pourquoi les jeunes éléments du HAGL-Arsenal JMG sont appréciés.
Former pour ensuite «exporter»
Au sein de cette mondialisation footballistique à tous les niveaux (formation, merchandising, réputation, concurrence…), les grands clubs anglais, français, espagnols recrutent régulièrement des joueurs venus d’Asie et d’Asie du Sud-Est. Ils comptent également ouvrir leurs propres instituts internationaux de formation dans ces pays en s’inspirant du modèle du HAGL-Arsenal JMG. Cet établissement, désormais reconnu par les médias internationaux, nourrit l’ambition de devenir un centre international de formation dans la région. Cela semble bien parti.
D’autres instituts ont également réussi à se faire un nom, comme par exemple le Centre PVF (Fonds d’investissement et de développement des talents du football vietnamien) et celui de Viettel (Groupe Viettel). Ce dernier coopère avec le célèbre club allemand du Borussia Dortmund dans la formation des footballeurs suivant des critères internationaux. En plus de fournir les meilleurs joueurs aux sélections nationales, l’objectif avoué est d’«exporter» des joueurs. Raison pour laquelle ils proposent actuellement des recrutements très sérieux par rapport aux promotions précédentes.
Mais Doàn Nguyên Duc ne souhaite pas pour autant s’arrêter en si bon chemin : «La formation des joueurs de la première promotion du HAGL-Arsenal JMG n’est qu’un premier pas. Les joueurs des promotions suivantes seront encore mieux formés puisque nous accumulons de l’expérience dans le domaine», a-t-il précisé.
La concurrence entre les différents centres de formation de football est forte. Mais le Vietnam dispose aujourd’hui de nombreux établissements de qualité, et n’a pas à rougir devant le football européen, le Vietnam pouvant lui aussi se targuer de produire des joueurs exemplaires. Ces derniers brilleront en sélection et contribueront ainsi à donner une belle image du foot vietnamien. Les supporteurs ne demandent que cela.