De 2007 à 2016, l’économie vietnamienne a bénéficié d’une croissance annuelle moyenne de 6,29%. Un grand succès dans une conjoncture des plus difficiles, à l’instar des catastrophes naturelles et épidémies, une crise financière puis économique, et des évolutions imprévues dans le monde.
Le processus d’intégration à l’économie mondiale a renforcé la conscience du Vietnam sur les faiblesses et les lacunes de son économie. |
Photo : Vu Sinh/VNA/CVN |
La croissance du PIB est l’un des premiers indices macroéconomiques utilisé pour évaluer la santé d’une économie. Au Vietnam, le PIB per capita est passé de 289 dollars en 1995 à 2.228 dollars en 2015, et devrait atteindre 2.445 dollars en 2016. Le rapport entre le chiffre d’affaires à l’export et le PIB sur la période 2007-2016 s’est stabilisé. Si une légère chute a été observée en 2009, il a atteint 80,5% en 2016, ce qui est élevé en comparaison des pays d’Asie du Sud-Est. Sur le plan de l’agriculture, la production reste stable malgré les catastrophes naturelles, les épidémies et épizooties. En 2015, la production rizicole a atteint 44,75 millions de tonnes, et devrait s’établir à 44,5 millions de tonnes fin 2016.
Cette année, la production céréalière est estimée à 50 millions de tonnes, soit une progression de 10 millions de tonnes par rapport à 2007. En 2015, le chiffre à l’exportation des produits agricoles a dépassé les 20,6 milliards de dollars.
Restructuration économique
Si le Vietnam a su résister à la crise financière mondiale de 2008-2009, sa production industrielle s’est néanmoins tassée de 2008 à 2011, avant de reprendre des couleurs entre 2011 à 2015. Il est important de noter que la structure économique du pays a bien changé, avec une baisse de contribution de l’exploitation minérale (de 37% en 2011 à 33% en 2015) et une hausse de l’industrie manufacturière et de la transformation (de 50% en 2011 à 51,5% en 2015).
Le secteur tertiaire, en revanche, a toujours connu une croissance régulière ces dix dernières années, malgré les difficultés de 2008 et 2009. Le chiffre d’affaires du secteur du tourisme a atteint 240.000 milliards de dôngs en 2015 et devrait s’élever à 260.000 milliards en 2016, le nombre de touristes étrangers étant passé de 4,2 millions de personnes en 2007 à 9 millions en 2015.
L’investissement total dans le développement a fortement progressé, passant de 532.000 milliards à 1.588 milliards de dôngs en 2016, soit 31% du PIB. En l’espace de dix ans, l’investissement direct étranger reçu par le Vietnam a atteint 112,23 milliards de dollars. En matière de commerce international, la multiplication et le développement des marchés résultant de l’entrée à l’OMC a donné d’impressionnants résultats. En 2015, les exportations nationales se sont élevées à 162,4 milliards de dollars, soit 3,3 fois plus qu’en 2007. L’année dernière, 25 produits ont réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation d’au moins un milliard de dollars.
Améliorer la qualité de la croissance
L’entrée à l’OMC avec la multiplication des débouchés qu’elle entraîne permet de stimuler la production industrielle, comme ici à la raffinerie de Dung Quât dans le Centre. |
Photo : Huy Hùng/VNA/CVN |
L’adhésion à l’OMC est une politique juste du Parti et de l’État. Elle contribue à promouvoir le processus d’intégration au monde et à améliorer la position du Vietnam sur la scène internationale. Mais elle permet, aussi et surtout, de mieux exploiter les avantages comparatifs entre les régions et les secteurs, en vue de renforcer le commerce et l’investissement tout en exploitant mieux le marché domestique. Simultanément, elle permet d’accroître l’autonomie et la compétitivité du pays, de ses entreprises et de leurs produits, contribuant aux réformes économiques dans le pays et apportant les avantages de l’intégration au monde pour développer l’économie nationale de manière rapide et durable. En outre, ce processus d’intégration à l’économie mondiale a renforcé la conscience du Vietnam sur les faiblesses et les lacunes de son économie.
Pendant la période 2007-2016, le Vietnam est parvenu à une croissance annuelle moyenne de 6,29%, mais, pour ce, le pays a dû mobiliser un volume colossal d’investissements, de l’ordre de 30% à 46,5%. Un chiffre très élevé par rapport aux autres pays, qui souligne le manque d’efficacité du système. Dans le secteur secondaire, la sous-traitance domine, et l’application de technologies avancées reste modeste. Les produits complexes et à forte valeur technologique sont minoritaires dans la structure des exportations vietnamiennes. De même, dans l’agriculture, le taux de produits agricoles transformés est faible. La production dépend encore de semis végétaux et d’animaux importés, d’où une compétitivité vue à la baisse. La restructuration de l’économie nationale connaît des retards. La part des secteurs de l’agriculture, de l’industrie et de la construction, et des services est respectivement de 17,5%, 38,2% et 44,3%. Par rapport au niveau mondial, la contribution de l’agriculture est encore élevée, et celles des services, toujours modeste.
Les experts ont avancé quatre mesures pour exploiter pleinement les opportunités qu’offre une intégration à l’économie mondiale. Il s’agit de la poursuite de la réforme administrative, de l’investissement dans les services de logistique, de l’augmentation des investissements dans les sciences et les technologies (en vue de représenter d’entre 1% et 2% du PIB), et de la limitation au maximum de l’exportation de produits bruts.
Thê Linh/CVN