>>Vietnam - France: une coopération chaque jour plus florissante
>>Vietnam - France: un partenariat stratégique en plein développement
Cérémonie d’accueil de la présidente de l’Assemblée nationale vietnamienne Nguyên Thi Kim Ngân à l’aéroport Orly, le 30 mars à Paris. |
Photo: Trong Duc/VNA/CVN |
Le Vietnam et la France sont conscients du rôle pionnier de la coopération décentralisée, qui a commencé dès 1989. Les assises, organisées tous les trois ans, sont l’occasion de célébrer ce lien entre les territoires des deux pays. La présence de la présidente de l’Assemblée nationale vietnamienne, du premier vice-président du Sénat et des 600 participants aux assises témoignent de la vitalité de cette coopération territoriale.
Parallèlement à ces grandes rencontres nationales, les collectivités continuent à tisser des liens avec leurs homologues vietnamiennes. Ainsi, à Toulouse, plusieurs accords ont été renouvelés, comme entre Hanoï et Toulouse ou encore entre le département du Val-de-Marne et la province de Yên Bai (Nord). Un nouvel accord a été signé entre Cergy Pontoise et Huê.
Le développement durable et la résilience aux changements climatiques font-ils partie des priorités de la coopération décentralisée?
Le développement durable et la résilience aux changements climatiques sont des priorités de la coopération décentralisée franco-vietnamienne. Le thème des 11es Assises de la coopération décentralisée était ainsi formulé: "Des partenariats au service du développement innovant et durable du territoire". La question du développement durable a été le fil conducteur de chacun des cinq ateliers de ces Assises qui réunissaient les collectivités des deux pays, des partenaires institutionnels comme des hôpitaux ou des centres de recherche, ainsi que des entreprises et des associations.
Étienne Rolland-Piegue, conseiller culturel et directeur de l’Institut français au Vietnam. |
Photo: VOV5/VNA/CVN |
La question du développement économique durable est ainsi au cœur de la coopération entre la ville de Brest et Hai Phong autour de la pêche. De même, le projet de la région Ile de France avec Hanoi, baptisé "Qualité de vie, qualité de ville" œuvre pour un urbanisme durable. La préoccupation de lutte contre le réchauffement climatique est à l’évidence intégrée dans les projets relatifs à l’assainissement des eaux. Les exemples sont donc nombreux.
J’aimerais rappeler également que sur cette question, la France, à travers son agence de développement est aux côtés des collectivités vietnamiennes et françaises pour aider le Vietnam dans sa lutte contre les effets du réchauffement climatique.
Que prévoyez-vous pour approfondir la coopération décentralisée entre les deux pays?
La coopération décentralisée relève de la seule initiative des collectivités locales en France. Le principe constitutionnel de libre administration les laisse libres de mener ce que la loi appelle "l’action extérieure des collectivités" dans le respect de la politique internationale de la France.
Toutefois, l’État encourage cette coopération en offrant son expertise. L’ambassade accueille régulièrement les délégations de collectivités françaises pour les accompagner dans leurs actions de coopération. D’autre part, l’État apporte des financements: le ministère des affaires étrangères subventionne certains projets. De même, l’Agence Française de Développement contribue à des actions de coopération, comme entre la région Ile-de-France et Hanoi. Enfin, l’ambassade reçoit les collectivités vietnamiennes désireuses de nouer des liens avec leurs homologues françaises et informe le réseau des collectivités françaises de ce souhait.
Panorama de l'ouverture des 11es Assises de la coopération décentralisée franco-vietnamienne tenues le 1er à Toulouse en France. |
De façon générale, le ministère des Affaires européennes et étrangères soutient les événements qui sont autant d’occasions de rencontres entre nos territoires et leurs réseaux d’universités, d’hôpitaux et d’entreprises. En juin dernier 2018, plusieurs collectivités s’étaient ainsi rendues en France pour des rencontres économiques. Les assises de 2019 sont la manifestation patente de cette volonté d’accompagner et renforcer la coopération décentralisée entre la France et le Vietnam.
Que pensez-vous des relations qu’entretient la province de Diên Biên et différentes collectivités locales françaises?
À ce jour, la province de Diên Biên n’a pas signé de partenariat avec de collectivités françaises. Des représentants de la province étaient présents aux Assises de Toulouse. Nous espérons que cela aura été l’occasion de rencontres et de premiers contacts avec de possibles partenaires français.
En novembre dernier, le Premier ministre Édouard Philippe est allé rendre hommage aux combattants français et vietnamiens de la bataille de Diên Biên Phu. Comment interprétez-vous le message qu’il a voulu émettre?
Le Premier ministre Édouard Philippe est le premier haut dirigeant français à s’être rendu à Diên Biên Phu depuis le président Mitterrand en 1993. Comme vous l’avez souligné, il a tenu à rendre hommage aux combattants des deux camps, en se rendant successivement au Mémorial français et au Mémorial vietnamien. C’est le premier sens de sa visite: rendre hommage à tous les combattants, à leur abnégation et à leur courage, dans un lieu qui reste en France un puissant symbole de l’engagement de nos armées.
Le deuxième message adressé au peuple vietnamien et à ses dirigeants partait du constat que cette guerre d’Indochine, cette bataille de Diên Biên Phu, constitue une page douloureuse, tragique de notre histoire commune. C’est parce que nos deux pays se sont réconciliés avec leur passé qu’ils regardent avec plus de force encore leur avenir partagé. Les liens franco-vietnamiens puisent au plus profond de notre histoire, avec ses pages heureuses, mais aussi ses épisodes sombres et ses pages tragiques. J’ajoute que la visite des collines de la bataille de Diên Biên Phu a suscité chez le Premier ministre français une émotion profonde.
VOV/VNA/CVN