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Brenton Tarrant prend place dans le box des accusés au 3e jour de l'audience destinée à fixer sa peine, le 26 août à Christchurch. |
Le suprémaciste blanc Brenton Tarrant pourrait être la première personne à être condamnée en Nouvelle-Zélande à la réclusion à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle.
Le tueur australien, qui avait plaidé coupable en mars, avait déclaré avoir voulu semer la peur parmi la population musulmane de Nouvelle-Zélande, qualifiée d'"envahisseurs".
Face aux survivants submergés par le chagrin et la colère ayant témoigné lors de ces quatre jours d'audiences, l'Australien de 29 ans est resté de marbre.
Plusieurs rescapés du carnage ont crié devant le tribunal de Christchurch leur colère à l'encontre d'un "terroriste", qui selon eux mérite de mourir ou de ne plus "jamais voir le soleil".
Quand les témoins l'ont qualifié de "diable" et de "voyou haineux" qui a détruit des vies mais a rendu la communauté musulmane néo-zélandaise plus forte, M. Tarrant s'est contenté de se caresser le menton.
M. Tarrant, qui a choisi d'assurer seul sa défense, récusant ses avocats le mois dernier, a décidé de ne pas s'exprimer.
Avant lundi, le tueur avait assisté par vidéoconférence, depuis sa prison de haute sécurité d'Auckland, aux précédentes audiences.
Lors du procès, le procureur Barnaby Hawes a raconté comment l'Australien avait le 15 mars 2019 méthodiquement abattu des femmes, des enfants et des hommes, tout en filmant la tuerie et en la retransmettant en direct sur les réseaux sociaux, comment il avait ignoré les appels à la pitié de certaines victimes, comment il avait roulé sur un corps en allant d'une mosquée à l'autre.
Quand il a vu le petit Mucad Ibrahim, trois ans agrippé à la jambe de son père, M. Tarrant l'a exécuté "de deux balles placées avec précision", a dit M. Hawes.
7.000 munitions
L'Australien Brenton Tarrant était arrivé en Nouvelle-Zélande en 2017 et avait assemblé tout un arsenal, dont plus de 7.000 munitions.
Deux mois avant les attaques, il s'était rendu à Christchurch pour repérer les lieux. Il avait fait voler un drone au-dessus de la mosquée al-Nour, filmant le bâtiment, ses entrées, ses sorties.
Le 15 mars 2019, il était arrivé en voiture, équipé de multiples armes semi-automatiques sur lesquelles il avait inscrit divers symboles ainsi que des références aux Croisades et à des attentats récents.
Il avait des chargeurs de rechange pleins de munitions ainsi que des jerricans "pour incendier les mosquées".
Quelques minutes avant de passer à l'acte, il avait envoyé son "manifeste" de 74 pages sur un site extrémiste, averti sa famille de ce qu'il s'apprêtait à faire et adressé à plusieurs rédactions des emails contenant des menaces contre les mosquées.
Le juge Cameron Mander a imposé des restrictions drastiques quant à la couverture médiatique des débats pour éviter que l'accusé ne se serve de son procès comme d'une plateforme pour répandre ses messages de haine.
Cette tuerie avait conduit le gouvernement à durcir la loi sur les armes et à intensifier ses efforts pour lutter contre l'extrémisme sur internet.