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Quelque 2.149 personnes ont été interpellées ces dix derniers mois pour des délits liés au trafic de produits alimentaires et de médicaments au Venezuela, a annoncé jeudi 8 juin le procureur général. Touché par l'effondrement des cours du brut depuis 2014, le Venezuela, qui tire 96% de ses revenus du pétrole, souffre d'un manque de devises qui l'a plongé dans une crise aiguë marquée par de graves pénuries. Le ministère public et les autorités ont procédé à "l'arrestation de ni plus ni moins de 2.149 personnes, dont 804 demeurent incarcérées", a déclaré à la presse Tarek William Saab. Le procureur général a précisé que 133 personnes étaient en liberté surveillée, alors que 1.212 autres avaient été remises en liberté en attente de leur jugement. M. Saab a divulgué ces chiffres en annonçant l'arrestation de six personnes appartenant à "un réseau impliqué dans le vol de médicaments et de produits de première nécessité" à des fins de revente. Ce groupe, qui agissait dans l'une des principales chaînes de pharmacies du pays, "a mis la main pendant une période de huit mois sur une marchandise estimée à 7,5 milliards de bolivars", soit 90.000 dollars au cours officiel ou 4.000 dollars sur le marché parallèle. Les six suspects ont été inculpés pour vol, revente illégale, association de malfaiteurs et blanchiment de capitaux, a-t-il encore expliqué. En cinq ans, le PIB du Venezuela a fondu de 45% selon le FMI, qui anticipe une contraction de 15% en 2018 et une inflation de 13.800%. Alors que les économistes pointent du doigt des déséquilibres dus à une politique économique erratique et au contrôle des changes et des prix du gouvernement socialiste de Nicolas Maduro, celui-ci préfère fustiger la "guerre économique" menée selon lui par la droite vénézuélienne et les États-Unis pour le déstabiliser.
APS/VNA/CVN