Vendeur de rue, la beauté culturelle de Hanoï

En parlant de Hanoï, on pense à une ville millénaire, avec des maisons-tubes couvertes de mousse, des toits en tuiles et des rues sinueuses. Cependant, la ville change au fil du temps. On peut reconnaître la ville du passé grâce à ses vendeurs de rue.

>>Les rues de Hanoi en peinture

Mme Lan, originaire de la province de Hung Yên (Nord), est vendeuse de fleurs ambulante à Hanoï depuis trois ans.

Le vendeur de rue désigne les marchands ayant un faible fonds pour l’exploitation et les moyens de base pour ouvrir un magasin. Ils se déplacent tout le temps dans des rues afin de présenter leurs produits à des clients potentiels. Cette stratégie de vente est appelée le commerce ambulant, permettant aux vendeurs de se mobiliser, de transporter activement les produits dans la ville. Malgré des moyens de transports rudimentaires, le vélo, le caddie, voire la palanche ou le panier, les produits restent très variés : des fleurs, des boissons, parfois des pinces à cheveux, etc. Les vendeurs de rue viennent essentiellement de la campagne et sont souvent des femmes. En raison de la misère, ces travailleuses cherchent des moyens pour survivre en ville.

Connue depuis longtemps, cette stratégie de vente est considérée comme une tradition dans bien d'autres grandes villes dans le monde. Singapour reconnaît le rôle évident du commerce ambulant, c’est pourquoi ce pays ne le rejette pas. Il a été le premier pays à donner des permis aux vendeurs de rue afin de conserver une belle tradition. Les vendeurs de rue doivent observer des règles, par exemple, jeter les ordures à la poubelle. Cependant, la situation est différente au Vietnam.

Des inconvénients sur la sécurité routière

Le commerce ambulant a fait son apparition depuis longtemps et est devenu peu à peu une caractéristique de Hanoï. En effet, la ville s’est beaucoup développée, mais les produits des marchands ambulants ne sont jamais démodés. L’enfance de plusieurs générations de Hanoïens est attachée à l’image des vendeurs de rue aux pieds nus et leurs messages publicitaires sortant des bruits de la vie animée. Chaque jour, après une longue matinée de classe, tous les enfants souhaitent goûter des bonbons bien mielleux venant des vendeurs de rue.

Le commerce ambulant fait non seulement la propre marque de notre ville mais aussi contribue à l’économie nationale. Il fournit des produits à des travailleurs et des pauvres, améliore la qualité de vie des personnes à faible revenu. De nos jours, à côté des intérêts, cette stratégie de vente provoque également des inconvénients. Les marchands ambulants exercent des influences négatives sur la sécurité routière: les vendeurs monopolisent toutes les rues, perturbent la circulation et causent des embouteillages. De plus, des produits alimentaires ont été à l’origine d’inquiétudes. De nombreuses personnes perdent la confiance envers les produits de rue en pensant qu’ils peuvent provoquer des problèmes digestifs.

Par ailleurs, il existe des vendeurs de rue racolant des clients étrangers, voire les contraignant à acheter leurs produits. Alors, pour maintenir la sécurité routière et conserver une belle image du Vietnam aux yeux des étrangers, le gouvernement a décidé d’interdire cette activité commerciale. Actuellement, on ne voit les vendeurs de rue que dans les quartiers anciens ou près des marchés, se dépêchant toujours pour se cacher de la police. Face à cette situation, faut-il garder ou délaisser cette tradition ?

Une marchande ambulante de légumes dans le Vieux quartier de Hanoï.
Photo : CTV/CVN

En raison de l’urbanisation, supermarchés et magasins modernes poussent comme les champignons. Mais ils ne peuvent pas remplacer les vendeurs de rue. Les marchands ambulants restent une beauté culturelle de Hanoï. Persistant jusqu’à aujourd’hui, le commerce ambulant nous rappelle des beaux souvenirs inoubliables de Hanoï. Par ailleurs, l’image des vendeuses avec le dos voûté, les chapeaux coniques, reflète une belle qualité des Vietnamiens en général, des femmes en particulier : travailleurs, laborieux. Ce sont des pères, des mères, chacun a une situation différente, mais tous ont un point commun : venir dans des grandes villes pour rechercher des moyens d’existence, pour se nourrir et nourrir leur famille.

L’image des vendeurs de rue reste toujours l’incarnation d’une tradition culturelle. Bien que le commerce ambulant ne puisse se perpétuer dans la société moderne, on ne peut nier sa valeur et sa contribution. Peut-être dans l’avenir, le Vietnam acceptera la solution proposée par Singapour, on peut toujours rêver.


Nguyên Thuy Tiên/CVN

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