Vendée Globe : Bestaven en tête, eau dans la soute pour Ruyant

Après plus de six semaines de course, le skipper Yannick Bestaven s'est installé en tête du Vendée Globe, mercredi 16 décembre, alors qu'il navigue aux portes de l'océan Pacifique qui sera pour lui une découverte.

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Le skipper français Yannick Bestaven fait ses adieux avant le départ du Vendée Globe, le 8 novembre aux Sables d'Olonne dans l'Ouest de la France.
Photo : AFP/VNA/CVN

Et comme une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, Bestaven (Maître Coq IV) a reçu mercredi 16 décembre une compensation horaire de dix heures et quinze minutes pour s'être dérouté afin de venir aider au sauvetage d'un concurrent, Kevin Escoffier (deux autres navigateurs, Jean Le Cam et Boris Hermann ont aussi eu droit à des compensations). Une bonification qui ne sera effective que lorsqu'il aura passé la ligne d'arrivée aux Sables d'Olonne (Vendée).

Mais force est de constater que le marin de 47 ans n'a pas besoin de ce juste retour des choses pour tenir le premier rôle de la course autour du monde en solitaire et sans escale.

Mercredi 16 décembre au petit matin, très au large de l'Australie, il a doublé Thomas Ruyant (LinkedOut) à mi-parcours du Vendée Globe pour prendre les commandes, lui qui est engagé pour la deuxième fois sur le Vendée Globe mais dont la première participation avait tourné court en 2008 à la suite du démâtage de son bateau, moins de deux jours après le départ.

Ruyant, qui avait subi une avarie sur son foil babord le 25 novembre, le privant de cet appendice pour le reste de la course, a dû s'arrêter mercredi 16 décembre soir après avoir constaté la présence d'eau dans la soute de LinkedOut. "Il a immédiatement arrêté le bateau et s’est mis à la cape, bout au vent", ont indiqué les organisateurs.

Le skipper "a mis en action ses deux pompes afin de procéder à l’assèchement de ce compartiment étanche dont les cloisons sont fermées de telle sorte que l’espace de vie du bateau n’est pas concerné", selon les organisateurs. Dès que l’eau aura été évacuée, la navigateur "procédera à un examen complet du bateau pour réaliser un diagnostic définitif expliquant ce subit envahissement".

Au classement de mercredi 16 décembre à 17h00 GMT, Ruyant naviguait en 2e position, à l'approche de l'Océan pacifique, à moins de 16 nm du leader Bestaven. Mais vers 21h00 GMT, l'écart avait grandi, atteignant plus de 50 milles.

Derrière, Dalin, retombé à la 3e place à 153 nm de la tête, est désormais revenu dans la course après avoir réparé pendant plusieurs heures une pièce liée au foil bâbord et qui était partie, laissant l'eau entrer. Le foil est un appendice latéral qui permet au voilier de voler (ces bateaux sont appelés des 'foilers'). Le monocoque de Dalin, tout comme celui de Ruyant, est de toute dernière génération (2019) quand le foiler de Bestaven est plus ancien (2015).

Le Cam bonifié de 16 heures

Des supporters du skipper français Jean Le Cam prennent des photos avant le départ du Vendée Globe, le 8 novembre aux Sables d'Olonne dans l'Ouest de la France.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Aujourd'hui (mercredi 16 décembre) je dois encore récupérer de tous mes efforts mais ça va mieux, je me sens remotivé, je suis content d'être de nouveau en course, certes avec un foil que je ne peux plus utiliser, mais (...) avec un bateau en état de naviguer", a soufflé Dalin, qui espère "que c'est la fin de la spirale négative" dans laquelle il était, "entre la tempête, les vents faibles, les poursuivants qui reviennent" derrière lui.

Derrière ce trio qui s'est échappé du reste de la flotte, est positionné à la quatrième place, Jean Le Cam (Yes We Cam !), à 468 milles du leader (868 km).

Le navigateur de 61 ans a lui aussi reçu une compensation de seize heures et 15 minutes pour avoir sauvé Escoffier.

Lundi 30 novembre, Kevin Escoffier (PRB) a vu son bateau se briser en deux alors qu'il naviguait dans les 40es Rugissants. Il s'est réfugié sur son radeau de survie et la direction de course a demandé au concurrent le plus proche de se dérouter pour porter secours au marin en détresse.

Jean Le Cam s'est rendu sur zone mais a peiné à localiser Escoffier.

Trois autres skippers ont donc été déroutés pour aider aux recherches: Bestaven, l'Allemand Boris Hermann (Seaexplorer-Yacht Club de Monaco), septième mercredi 16 décembre et qui bénéficie de six heures de compensation, et Sébastien Simon (Arkéa Paprec) qui a depuis abandonné en raison d'une avarie.

Le Cam a pu finalement secourir Escoffier, resté à bord avec lui jusqu'à ce qu'une frégate de la Marine Nationale ne vienne ensuite le récupérer au large des Iles Kerguelen.

AFP/VNA/CVN

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