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Vallourec, spécialiste français des tubes sans soudure et tributaire d'un marché des hydrocarbures qui s'est très fortement contracté depuis le début de la crise sanitaire, avait déjà annoncé au premier semestre la suppression de 900 postes en Amérique du Nord, soit le tiers des effectifs de la zone.
Désormais, il prévoit de supprimer 1.050 postes de plus, sur près de 19.000 salariés dans le monde.
Pour la France, le plan de restructuration prévoit la suppression de 350 postes, notamment sur des unités de production, incluant la fermeture de l'usine de Déville-les-Rouen (Seine-Maritime).
"C'est un véritable choc pour notre territoire", a affirmé dans un communiqué le député (LREM) du département, Damien Adam, évoquant "près de 190 salariés" ainsi concernés et se disant déterminé à "tout faire" pour que le site "retrouve une activité à vocation industrielle reprenant un maximum d'emplois".
Les élus de la région Hauts-de-France et de plusieurs communes où Vallourec est présent ont également réagi pour exprimer leur vigilance "sur les emplois des sites industriels d'Aulnoye-Aymeries, Saint-Saulve, ainsi que du site support de Valenciennes".
Damien Adam à Paris le 22 octobre 2019. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En Allemagne, le groupe table sur 200 postes en moins et des réductions de temps de travail. Enfin, au Brésil, ce sont 500 postes qui seront supprimés dans les fonctions support.
Ces mesures font suite à un troisième trimestre qui a vu le chiffre d'affaires du groupe chuter d'un tiers, à 716 millions d'euros, tandis que la perte nette s'est légèrement creusée à 69 millions d'euros (contre 60 millions un an auparavant).
Ces résultats sont "en ligne avec nos attentes", a commenté le président du directoire Édouard Guinotte, en insistant sur la "capacité de résistance" de Vallourec. Le groupe a ainsi annoncé le renouvellement pour cinq ans de son contrat cadre avec Total, venant après l'extension en juillet du partenariat avec Petrobras.
Mais la très forte baisse de la demande sur le marché Pétrole et Gaz, notamment en Amérique du Nord, et le recul d'activité dans les secteurs industriels en Europe, n'ont été qu'en partie compensés par un bon trimestre au Brésil.
Au total, les livraisons ont été presque divisées par deux sur un an à 319.000 tonnes.
Au moins 636 millions d'euros de perte
Et le contexte économique demeure "très incertain", a souligné Édouard Guinotte.
Le patron de Vallourec n'attend "pas de changement significatif de notre activité dans les prochains trimestres", en dépit de "quelques petits frémissements de reprise aux États-Unis".
Le groupe a toutefois maintenu ses perspectives financières pour l'exercice 2020.
Sur les neuf premiers mois, les ventes ont reculé d'un quart à 2,4 milliards d'euros et le groupe a enregistré une perte nette de 636 millions (contre 227 pour la même période de 2019).
Le directeur financier Olivier Mallet a précisé que le groupe allait provisionner entre 60 et 80 millions d'euros de charges de restructuration au quatrième trimestre.
Dans ce contexte d'activité fortement pénalisée par la crise sanitaire, qui a mis au ralenti les économies et réduit la demande en hydrocarbures, Vallourec a entrepris cet automne des négociations avec ses créanciers pour restructurer sa dette qui s'élevait à 3,5 milliards d'euros à fin septembre.
Mardi, le groupe a annoncé qu'il visait une réduction de sa dette d'un peu plus de 50% au moyen d'une conversion en capital.
"Les négociations avec les créanciers commencent juste", a dit M. Guinotte, qui souhaite aboutir "le plus vite possible", et en tout cas avant février 2021, date de l'échéance de lignes de crédit à hauteur de 1,7 milliard d'euros.
AFP/VNA/CVN