Sun Group, monté par un groupe de Viêt kiêu d’Ukraine, a investi dans le site de privilégiature Bà Nà Hills, dans la ville de Dà Nang (Centre). |
Selon un rapport du Comité des Vietnamiens résidant à l’étranger (Viêt kiêu), plus de quatre millions de Viêt kiêu vivent et travaillent à l’heure actuelle dans plus de 100 pays et territoires. Chaque année, environ 500.000 d’entre eux reviennent au Vietnam, dont de nombreux spécialistes et intellectuels pour travailler et sonder les opportunités d'investissement.
Le total des devises qu’ils envoient au Vietnam a connu une croissance moyenne de 10-15% durant chacune de ces trois dernières années. En 2011, ce chiffre a atteint plus de neuf milliards de dollars, soit près d’un dixième du PIB national, faisant du Vietnam l'un des dix pays recevant le plus de devises de sa diaspora. Les Vietnamiens d'outre-mer ont envoyé au cours du premier semestre plus de 6,3 milliards de dollars au pays, soit 70% du montant total de 2011, selon le Comité d'État des Vietnamiens à l'étranger. Ces fonds proviennent de 100 pays et territoires contre seulement 16 en 1994. Selon des économistes, le montant des devises envoyées par les Viêt kiêu pourrait atteindre cette année 10 ou 11 milliards de dollars, soit une hausse de 20% en glissement annuel.
Depuis les années 1990, l’envergure des projets d'investissement des Viêt kiêu au Vietnam a augmenté d’année en année, se focalisant sur les secteurs de l'immobilier, des voyages de luxe, de la banque, de l’environnement. Les hommes d’affaires Viêt kiêu ont aidé le Vietnam à accéder aux technologies avancées afin d’améliorer leurs compétences de gestion dans les secteurs touristique, bancaire et financier. À l’heure actuelle, les Viêt kiêu dirigent 3.546 entreprises et investissent dans 2.000 projets, répartis sur 51 sur 63 villes et provinces du pays. Ces projets cumulent un fonds total de 8,4 milliards de dollars, essentiellement dans les services, l’immobilier, l’aquaculture..., selon Dào Quang Thu, vice-ministre du Plan et de l’Investissement.
Larges opportunités
Dang Minh Truong, Viêt kiêu d’Ukraine et directeur général de Sun Group, est satisfait de ses affaires dans le tourisme au Vietnam avec des succès dans deux projets d’envergure : Bà Nà Hills et Intercontinental Resort dans la ville de Dà Nang. Ces deux sites touristiques ont aidé cette ville à attirer davantage de touristes. «Depuis trois ans, Bà Nà Hills figure régulièrement dans l’agenda des circuits touristiques de Dà Nang», confie avec fierté Dang Minh Truong. Ouverte en 2004, Bà Nà Hills prévoit d’accueillir 800.000 touristes cette année, soit cinq fois plus qu’en 2008. Le nombre de touristes venant à Dà Nang pour un séjour prolongé a augmenté de 30%. La création de produits originaux, c’est la clé du succès, selon Dang Minh Truong.
Le centre commercial Vincom à Hanoi, un modèle d’investissement réussi de Vingroup. |
Une autre figure de proue parmi les investisseurs Viêt kiêu au Vietnam, c’est Pham Nhât Vuong, d’Ukraine. Revenu dans le pays au début des années 2000, il a créé Vingroup pour mener des activités dans l’immobilier (Vincom), dans le tourisme (Vinpearl) et dans la santé (hôpital Vinmec). Pendant deux années consécutives (2011-2012), Pham Nhât Vuong a occupé la première place des personnes les plus riches sur le marché boursier du Vietnam.
Ducky Luu, Viêt kiêu du Canada, directeur exécutif de la compagnie Trans Pacific Timber Corp, s’était lancé dans le secteur du bois au Vietnam. Il vient cependant de créer une agence de voyage parce que le tourisme possède «un fort potentiel», explique-t-il. Pour sa part, Robert Chuong, Viêt kiêu des États-Unis, a placé son argent dans un projet immobilier de la province de Bà Ria-Vung Tàu (Sud). Sortie d’une école de cuisine aux États-Unis après cinq ans d’études, Mme Pham Tôn Tinh Hai, qui vit dans l’État de l’Ohio (États-Unis), est revenue dans son pays natal pour ouvrir une école de cuisine en raison des charmes de la gastronomie vietnamienne.
Les contributions des Viêt kiêu ne se limitent pas qu’aux fonds, plusieurs d’entre eux ayant en effet apporté leur matière grise pour le développement du Vietnam. Le succès sur le marché vietnamien des céramiques hygiéniques de la sarl Lixil Inax revient pour une grande part à son directeur commercial Morita Nguyên. Le groupe Inax, devenu depuis le groupe Lixil, avait obtenu sa licence d’investissement au Vietnam en 1997. Ce groupe compte maintenant sept usines principales au Vietnam, sans compter certaines autres spécialisées dans l’industrie auxiliaire. En novembre prochain, une nouvelle usine, d’un investissement de 441 millions de dollars, sera mise en chantier dans la province de Dông Nai (Sud).
Le géant allemand des dispositifs industriels Robert Bosch, après quatre ans d’activités au Vietnam, vient d’annoncer le plan d’élargissement de ses affaires pour un fonds total de 322 millions de dollars d’ici 2015. C’est le fruit des efforts de Vo Quang Tuê, directeur général de Robert Bosch Vietnam, qui avait quitté une position importante dans le groupe BMW en Allemagne pour se rapprocher de son pays natal.
Thê Linh/CVN