>>Coronavirus : le point sur la pandémie
>>Aux États-Unis, bientôt le grand test pour la logistique vaccinale
Une technicienne en pharmacie du NHS (système de santé publique au Royaume-Uni) manipule le vaccin Pfizer-BioNTech, lors d'une formation pour la campagne de vaccination dans le pays, le 4 décembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Margaret Keenan, une grand-mère de 90 ans, est devenue la première patiente au monde à recevoir le vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech, près d'une semaine après le feu vert donné à son utilisation dans le pays le plus endeuillé d'Europe (près de 61.500 morts).
La majorité de la population britannique devra toutefois attendre 2021, priorité étant donnée aux résidents et personnel des maisons de retraite, suivis ensuite par les soignants et les plus de 80 ans.
Le Royaume-Uni a été le premier pays à donner son feu vert au vaccin de Pfizer/BioNTech. L'Agence européenne du médicament devrait rendre un avis d'ici fin décembre, tandis que le Canada pourrait commencer dès la semaine prochaine à vacciner sa population.
Trois vaccins en tête
À ce jour, 51 candidats vaccins sont actuellement testés sur des humains, 13 étant en dernière phase d'essais, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
Trois vaccins sont particulièrement avancés : le vaccin de l'alliance américano-allemande Pfizer/BioNTech, utilisé au Royaume-Uni ; celui du laboratoire américain Moderna ; et enfin le vaccin développé par AstraZeneca et l'université britannique d'Oxford.
Margaret Keenan, une grand-mère britannique de 90 ans, reçoit pour la première fois dans le monde le vaccin Pfizer/BioNTech contre le COVID-19, le 8 décembre à Coventry en Angleterre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce dernier est devenu mardi 8 décembre le premier à voir ses résultats d'efficacité validés par la revue scientifique de référence The Lancet, qui confirme son efficacité à 70% en moyenne.
Le patron de Pfizer, Albert Bourla, a lui assuré mardi 8 décembre que la sûreté du vaccin développé par son groupe avec BioNTech n'avait en aucun cas été sacrifiée à la vitesse de sa mise sur le marché.
De son côté, le géant pharmaceutique américain Johnson and Johnson a annoncé tabler sur des résultats des essais de son vaccin "à la fin janvier".
Au total, la pandémie a fait au moins 1.545.320 morts dans le monde et contaminé plus de 67 millions de personnes, selon un décompte de l'AFP à partir de bilans officiels. Depuis le 24 novembre, plus de 10.000 décès sont enregistrés en moyenne chaque jour dans le monde.
Plus de 20 millions de cas du nouveau coronavirus ont été officiellement recensés en Europe depuis l'arrivée du virus sur le continent début 2020.
En Allemagne, bonne élève de l'Europe au printemps, qui a aujourd'hui toutes les peines à faire face à cette deuxième vague, la Saxe, en ex-Allemagne de l'Est, est désormais la région la plus touchée par la pandémie. Elle va adopter de sévères restrictions, avec la fermeture des écoles et garderies comme de la plupart des magasins.
En Suisse, la situation sanitaire se dégrade fortement, a averti la présidente suisse, annonçant un nouveau train de mesures sur lesquelles les cantons doivent se prononcer.
En Italie, où la barre des 60.000 morts liées au COVID-19 a été franchie dimanche, la ministre de l'Intérieur Luciana Lamorgese a appris lundi 7 décembre qu'elle avait été testée positive, en plein milieu d'une réunion des ministres, dont deux, en plus d'elle, ont donc dû être placés à l'isolement.
Mardi 8 décembre, le pape François a déjoué les foules et la propagation du coronavirus à Rome en se rendant au petit matin, afin "d'éviter les rassemblements", sur une place du centre-ville pour la fête de l'Immaculée conception.
En Russie, Saint-Petersbourg, la deuxième ville du pays, a enregistré mardi un record de 86 décès quotidiens, les autorités prévenant que la cité était désormais à "un pas" d'un nouveau confinement.
Une infirmière britannique prépare une injection de vaccn contre le COVID-19, le 8 décembre à Sheffield, Yorkshire. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Samedi 5 décembre, la Russie avait commencé à administrer son "Spoutnik V" à des travailleurs sociaux, du personnel médical et des enseignants à Moscou. Ce vaccin russe est dans la troisième et dernière phase d'essais cliniques.
Les États-Unis en manque ?
Aux États-Unis, pays le plus touché au monde par la pandémie (plus de 283.000 décès), la Californie fait face à un troisième rebond de l'épidémie.
Son gouverneur démocrate Gavin Newsom a réinstauré lundi 7 décembre le confinement dans le sud de l'État, une mesure concernant plus de 20 millions d'habitants.
Le président élu Joe Biden a annoncé lundi 7 décembre plusieurs nominations pour sa future équipe en charge de la santé, qui sera confrontée selon lui "à l'un des plus grands défis auquel l'Amérique a fait face : mettre la pandémie sous contrôle".
Le procureur général de Californie Xavier Becerra devrait ainsi prendre la tête du ministère américain de la Santé, tandis que Joe Biden confirme vouloir faire du respecté directeur de l'Institut des maladies infectieuses Anthony Fauci, déjà membre de l'équipe en charge de la crise sanitaire à la Maison Blanche sous l'administration Trump, son conseiller.
Par ailleurs, l'Agence américaine des médicaments (FDA) semblait prête à autoriser dans les tout prochains jours le vaccin de Pfizer/BioNTech, mais Donald Trump s'inquiète de manquer de vaccins début 2021.
Le président en fin de mandat voulait initialement 300 millions de doses de vaccins avant janvier, mais les États-Unis n'auront finalement que de quoi vacciner 20 millions de personnes en décembre, en incluant le vaccin Moderna dont l'autorisation pourrait être délivrée une semaine après celle de Pfizer.
Peut-être en raison de cette pénurie possible au premier trimestre, le président Trump signera mardi 8 décembre un décret affirmant la priorité à l'approvisionnement des États-Unis. Des lois permettent aux autorités de préempter la production des usines américaines. Pfizer et Moderna ont chacun des sites de production aux États-Unis et en Europe.
AFP/VNA/CVN