Aux États-Unis, bientôt le grand test pour la logistique vaccinale

Les camions et les avions cargo sont prêts pour la distribution des doses de vaccins contre le COVID-19 aux États-Unis, une complexe opération logistique dirigée par un général, mais dont la cadence sera finalement plus lente que prévue dans les premiers mois.

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L'usine Moderna à Norwood (Massachusetts), le 2 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le général de l'Armée de Terre, Gus Perna, directeur opérationnel de l'opération Warp Speed, fait faire depuis des semaines à ses troupes, mélange de militaires du Département de la défense et d'experts du Département de la santé, des exercices pour anticiper le jour où l'Agence américaine des médicaments (FDA) déclarera que les vaccins de Pfizer/BioNTech et de Moderna sont efficaces et sûrs, sans doute peu après les 10 et 17 décembre, respectivement.

Le but : livrer le premier lot de doses du vaccin Pfizer dans les 24 heures à tous les hôpitaux et autres sites qui l'auront demandé. Sur les 6,4 millions de doses disponibles, la moitié sera livrée immédiatement, l'autre moitié réservée pour la seconde dose trois semaines plus tard, par précaution, a précisé un haut responsable de l'administration lundi.

Aucun soldat ne livrera les flacons. Le gouvernement fédéral paie les doses et donne ses ordres au secteur privé qui assurera entièrement la logistique.

Les doses Pfizer attendent dans son usine de Kalamazoo, dans le Michigan. Six camions en partiront chaque jour chargés de conteneurs remplis de 975 flacons et de glace sèche à -70°C, direction les aéroports où des avions Fedex, UPS et autres les emporteront - Pfizer estime que 20 avions transporteront ses vaccins quotidiennement.

Pour Moderna, "l'enflaconnage" a lieu chez son sous-traitant Catalent à Bloomington, dans l'Indiana, où Moderna envoie de gros sacs de 50 litres du vaccin, fabriqué dans le New Hampshire.

Le but est "d'avoir les camions qui attendent littéralement juste à côté de l'usine pour pouvoir les charger et partir dès le OK de la FDA", a dit Stéphane Bancel, le patron de Moderna.

La liste des lieux de livraison (hôpitaux, cliniques, pharmacies partenaires...) est arrêtée par 64 juridictions (États, territoires, villes) et envoyée à Warp Speed.

Le travail du général Perna est de tenir la cadence de livraison, en envoyant les mêmes quantités de secondes doses, trois (Pfizer) ou quatre (Moderna) semaines après les premières.

Détails pratiques

Livraison du vaccin de Pfizer/BioNTech au Croydon University Hospital à Londres le 5 décembre.

Au printemps, l'objectif de l'administration Trump était de centaines de millions de doses fin 2020. Les États-Unis en recevront finalement 40 millions en décembre, de quoi vacciner 20 millions de personnes.

Pfizer promettait jusqu'à début novembre 100 millions de doses au niveau mondial en 2020, mais a réduit de moitié sa prévision en raison d'un problème d'ingrédients.

"Le volet de production s'est révélé plus compliqué et difficile que ce qu'on avait prévu", a reconnu Moncef Slaoui, chef scientifique de Warp Speed, sur CNN.

Ces derniers jours, les prévisions ont encore empiré : alors que les responsables annonçaient mercredi qu'il y aurait assez de doses pour vacciner 100 millions de personnes d'ici fin février, M. Slaoui a repoussé dimanche cette échéance à "fin ou mi-mars".

Enfin, une fois les colis de doses livrés, comment s'assurer de la bonne administration ?

"Nous n'avons pas vu de plan détaillé sur la façon dont il faudra sortir les doses des paquets, les mettre dans une seringue et les injecter dans les bras", a dit le président élu Joe Biden.

Ces détails pratiques ne sont pas triviaux pour les techniciens, pharmaciens et infirmiers qui devront gérer deux, puis trois et peut-être six vaccins l'an prochain. Le vaccin Pfizer peut rester dans sa boîte congelée 30 jours, à condition de la recharger en glace carbonique tous les cinq jours.

"Ils devront acquérir des réflexes pour savoir quel vaccin doit rester au congélateur, lequel arrive dans un conteneur, lesquels doivent rester à -80°C ou -20°C", dit Prashant Yadav, expert en logistique sanitaire au Center for Global Development.

"Cette complexité rend tout plus difficile, car on sait que les procédures ne sont respectées que lorsqu'elles rentrent dans la mémoire musculaire de ceux qui doivent les exécuter, et pas quand il faut lire un manuel."

Tout cela sera testé d'ici huit jours. Sur son tableau blanc, le général Perna a inscrit une date provisoire pour les premières livraisons : le 15 décembre.


AFP/VNA/CVN

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