>>US Open : Serena, Kenin, Medvedev et Thiem au rendez-vous du 3e tour
>>US Open : Djokovic lâche un set, mais avance au 3e tour
>>US Open : retour gagnant, mais éprouvant, pour Murray
L'Allemand Alexander Zverev lors de son match de 3e tour contre le Français Adrian Mannarino au 5e jour de l'US Open à Flushing Meadows, New York, le 4 septembre |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Alors qu'on avait appris quelques heures plus tôt, par la bouche de la joueuse belge Ysaline Bonaventure, qu'elle et les autres "cas contact" de Benoît Paire avaient interdiction de quitter la bulle avant la fin de la semaine prochaine, même s'ils étaient éliminés, on a vu Zverev se prélassant torse nu sur la terrasse de la loge du court Arthur-Ashe. Il aurait pourtant dû être, au même moment, en train de batailler sur le Louis-Armstrong...
Le temps passant, il est apparu que l'Allemand attendait simplement son adversaire. Mais où était donc le Français ? Impossible de savoir.
Plus tard, quand le match a été reprogrammé "pas avant 17h00 (23h00 française)", les causes de ce retard étaient toujours inconnues.
"On m'a dit qu'il y avait peu de chances qu'on joue", a expliqué Zverev. Et soudain, Mannarino est apparu, tout de noir vêtu, parfaitement impassible. Le match pouvait commencer, vers 17h15, avec près de trois heures de retard.
État contre ville
Durant le match, l'USTA a publié un communiqué pour "expliquer" le retard : "Le match Zverev-Mannarino a été retardé, consécutivement à un dialogue mené avec les autorités sanitaires ce vendredi 4 septembre. La communication s'est poursuivie avec les joueurs dans l'après-midi pour les tenir au courant à tout moment. Compte tenu de la sensibilité des problèmes médicaux en cause, l'USTA n'est pas en mesure de fournir plus de détails".
Les notices de montage de meubles en kit sont plus explicites...
Il a fallu attendre que Mannarino éclaire lui-même un peu la situation, en expliquant que l'État de New York avait tenté "d'outrepasser" la ville de New York pour l'empêcher de jouer ce match.
"Je ne sais pas qui a fait quoi. Beaucoup de choses se sont passées durant tout ce temps et finalement à 16h30 on m'a dit que je pouvais jouer. Je remercie toutes les personnes qui se sont démenées pour que je puisse jouer", a ajouté le joueur qui a donc bien failli être victime d'un jeu d'influence politique.
Cet épisode s'ajoute au trouble qui entoure l'US Open et en plombe l'ambiance, déjà sérieusement détériorée. Après sa victoire, plus tard en session nocturne, Novak Djokovic a affirmé avoir tenté de joindre le gouverneur de l'État, Andrew Cuomo, pour permettre à Mannarino de jouer. "Je ne suis pas content de la façon dont a été gérée la situation avec le joueur français", a-t-il dit. Ce dernier n'a lui pas montré de rancoeur, assurant que bien qu'inhabituelles, les conditions de vie étaient supportables.
Mais d'autres ont été beaucoup plus critiques, comme Kristina Mladenovic ou Benoît Paire, laissant même entendre qu'ils ne pouvaient pas dire tout ce qu'ils avaient sur le cœur.