Unesco : le ca trù inscrit au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO

Un jour après l'inscription du quan ho (chant alterné) sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité, le ca trù (chant des courtisanes) du Vietnam a à son tour été à l'honneur.

Le ca trù a été inscrit sur la Liste du patrimoine immatériel nécessitant une sauvegarde urgente. Cette reconnaissance a été annoncée à Abou Dhabi par le Comité intergouvernemental pour la sauvegarde du patrimoine immatériel de l'UNESCO, lors d'une réunion placée sous la présidence d'Awadh Ali Saleh Al Musabi (Émirats arabes unis).

Le ca trù a été évalué par Gisa Janichen et Barley Norton, 2 experts britannique en musique du Conseil international de la musique, lesquels se sont précédemment rendus au Vietnam pour étudier cet art.

Le ca trù est une forme complexe de poésie chantée que l'on ne trouve que dans le Nord du Vietnam, et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles. Les groupes de ca trù sont composés de 3 personnes : une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et un vibrato pour produire des ornementations sonores uniques tout en jouant des claves ou en frappant sur une boîte en bois, et de 2 instrumentistes qui l'accompagnent de la sonorité profonde d'un luth à 3 cordes et des sons énergiques d'un tambour d'éloge.

Certaines représentations de ca trù comprennent également de la danse. Les diverses formes de ca trù remplissent des fonctions sociales différentes : on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors de concours de chant.

Le ca trù possède 56 formes musicales ou mélodies différentes. Des artistes populaires transmettent la musique et les poèmes qui composent le ca trù par transmission orale et technique, autrefois au sein de la famille, mais aujourd'hui à toute personne qui souhaite l'apprendre.

En raison des guerres incessantes et d'un manque de promotion auprès de la population, le ca trù est tombé en désuétude au cours du 20e siècle. Aujourd'hui, et bien que les artistes aient fait de remarquables efforts pour transmettre le répertoire traditionnel aux générations plus jeunes, le ca trù demeure exposé à la menace d'une disparition du fait de la diminution du nombre de praticiens et de leur grand âge.

Pour les experts étrangers, il faut sensibiliser davantage la population sur la valeur du ca trù, et accorder une assistance aux artistes pour former une jeune relève. Au diapason, le musicologue vietnamien Bùi Trong Hiên a recommandé d'attribuer des bourses aux personnes souhaitant apprendre cet art traditionnel ainsi que de mieux payer ses enseignants. Le chercheur Dang Hoành Loan, qui a eu un rôle essentiel dans l'élaboration du dossier du ca trù pour l'UNESCO, a lui souligné la nécessité de "faire en sorte que le ca trù puisse entrer directement dans la vie quotidienne, c'est une exigence essentielle".

Phuong Mai/CVN

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