Une vie consacrée à la danse

Titulaire de plusieurs prix prestigieux, l’«Artiste du Peuple» Chu Thuy Quynh, danseuse depuis une soixantaine d’années, considère qu’elle a pu avoir la belle carrière qui fut la sienne grâce au soutien de ses collègues et de sa famille.

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Chu Thuy Quynh a été présidente de l’Association des danseuses vietnamiennes pour la période 2010-2015.

Respectée par l’ensemble du milieu artistique, reconnue en tant que «Citoyen exemplaire de la capitale», et couronnée d’un bon nombre de prix dont le prix national des arts et des lettres, Chu Thuy Quynh demeure néanmoins modeste, considérant que ses succès tiennent au soutien que lui a accordé son entourage durant toute sa carrière.

Désormais septuagénaire, l’artiste est encore belle, avec le charme propre aux femmes hanoïennes. Selon elle, le soutien des autres a considérablement contribué à sa réussite. Dès le début de sa carrière, elle a eu la chance de rencontrer ceux et celles qui l’avaient précédée, ainsi que des experts étrangers, qui, tous, lui ont appris à danser. À 28 ans, elle fut élue députée de la IVe législature de l’Assemblée nationale, puis de plusieurs autres.

Une passion qui remonte à l’enfance

Issue d’une famille amateur d’arts et naturellement attirée par la danse, Chu Thuy Quynh a été soutenue par ses parents qui l’ont encouragée à s’inscrire à la Troupe centrale de chant et de danse afin de s’engager dans une carrière professionnelle. Elle a réussi le concours d’entrée et suivi l’enseignement des plus grands danseurs du Vietnam d’alors. «J’ai reçu l’enseignement de ceux et celles qui devienrent par la suite mes mentors, en particulier Phùng Thi Nhan et Thai Ly. Mes collègues, et tous ceux du milieu, m’ont aussi beaucoup aidée dans mon travail», confie la danseuse.

On peut dire que Chu Thuy Quynh est l’une des personnes les plus passionnées. Quadragénaire, elle a été jusqu’à prendre des cours de danse classique en Inde, au grand étonnement de beaucoup d’autres. L’artiste n’a cessé d’offrir le maximum au public vietnamien comme étranger. Ne s’exprimant que peu sur les difficultés de son métier, elle confirme toujours que c’est, pour elle, une faveur que d’avoir pu contribuer à la danse. «Nous avons un enfant unique, mon mari et moi. Quand je pars en tournée, je le laisse à mes parents, ou parfois à mon mari. Il me soutient totalement dans mon métier, même lorsqu’il est très malade», partage Chu Thuy Quynh.

Ce mari, justement, n’est autre que l’«Artiste Émérite» Manh Hùng, son ancien enseignant qui a aussi dansé plus tard avec elle. Dans son bureau du siège de l’Association des danseurs du Vietnam, on peut trouver une photo de ce couple heureux alors qu’elle avait 18 ans, parmi d’autres sur ses grands moments devant le public.

Aucun regret malgré les sacrifices

Chu Thuy Quynh sur scène.

La carrière dans la danse est, de manière générale, assez brève. En général, les débuts de l’apprentissage sont à 13 ou 14 ans. Après une ou plusieurs formations de 5 à 7 années, on devient officiellement danseur.

Malheureusement, la carrière de tels artistes ne dure qu’une dizaine d’années. Et s’agissant des femmes, elles doivent en outre s’occuper de leur famille, même lorsqu’elles sont à l’apogée de leur carrière professionnelle...

Chu Thuy Quynh, comme d’autres, a dû sacrifier une bonne partie de sa vie privée pour se consacrer à son art. Les tournées ne lui permettaient pas, ni à son mari, de passer beaucoup de temps en famille. Et pourtant, «devenir danseuse a été pour moi le bon choix. Bien qu’il y ait eu des périodes difficiles, je ne me suis jamais lassée, je me sentais toujours heureuse, et chanceuse, de travailler en tant que danseuse», souligne-t-elle.

Avec une carrière d’une soixantaine d’années, les contributions de l’Artiste du Peuple Chu Thuy Quynh à la danse vietnamienne sont nombreuses, avec des interprétations d’œuvres qui ont marqué leur époque comme Vu khuc dàn T’rung (Air de danse de l’instrument de musique de T’rung), Hoa Tràng An (Les fleurs de Tràng An), Nhung cô gai Viêt Nam (Les filles vietnamiennes), Canh chim không moi (L’oiseau qui vole sans fatigue), entre autres. Au-delà de la danse, Chu Thuy Quynh s’est aussi affirmée en tant que metteur en scène de spectacles artistiques d’envergure, comme ceux montés pour la célébration du 990e anniversaire de la fondation de l’ancienne capitale Thang Long, ou pour les cérémonies d’ouverture et de clôture de la 22e édition des Jeux d’Asie du Sud-Est. Et, parallèlement, elle est critique, prépare des cours, et réalise des études sur la danse...

Son talent et ses efforts lui ont permis de bien remplir ses tâches et, naturellement, ont été reconnus par le public comme par l’État.

Ce qui la rend la plus heureuse, c’est que la danse vietnamienne est appréciée des Vietnamiens comme des étrangers, et elle souhaite profondément que l’État, et plus particulièrement les organismes compétents, s’intéressent davantage au développement de cet art.


My Binh-Mai Quynh/CVN

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