À vélo, ils sensibilisent à l’importance du don d’organes

Trân Nguyên An Khuong et Lê Huu Toàn se sont portés volontaires au don d’organes. Ils ont parcouru le Vietnam à vélo avec l’espoir de «diffuser un message sur l’importance de cette cause».

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Trân Nguyên An Khuong a fait du vélo à travers 27 provinces et villes en partageant avec les gens l’importance du don d’organes.

Trân Nguyên An Khuong, 29 ans, et Lê Huu Toàn, 24 ans, se sont lancés dans une campagne de sensibilisation sur le don d’organes à travers tout le pays à vélo. An Khuong a achevé un périple à travers 27 provinces et villes du Vietnam en mai dernier. Huu Toàn a traversé plusieurs régions du pays et effectué son dernier trajet à la fin du mois de février dernier.

Plus de 2.000 km à bicyclette

C’est grâce à Facebook qu’An Khuong a eu vent de l’expédition de Huu Toàn. Il l’a contacté et ils ont commencé à partager leurs propres expériences tout en se donnant des conseils. «Personne ne peut échapper aux maladies et assumer qu’ils resteront toujours en bonne santé sans jamais avoir besoin de l’aide des autres», a affirmé An Khuong, qui ne pèse que 39 kilos pour 1m50, atteint d’arthrite et d’une scoliose à son adolescence.

An Khuong est né à Cà Mau, à l’extrême-Sud du pays. Il a partagé qu’il avait un ami intime souffrant d’une insuffisance rénale. Cet ami est décédé car il n’y avait aucun donneur disponible pour une greffe de rein. Sa perte a marqué l’esprit d’An Khuong. Il a entamé son voyage à vélo en avril dernier afin de sensibiliser la population sur l’importance du don d’organes. Il est parti de Cà Mau puis a traversé les provinces centrales, pour finalement s’arrêter à Hanoï.

«Chaque endroit où je m’arrêtais, je rencontrais et partageais avec les gens des histoires sur les pertes des êtres chers. Je leur parlais aussi de mes moments de douleur, ainsi que des patients qui souffrent de maladies graves et sont dans l’attente d’un donneur d’organes», a-t-il partagé.

Outre son vélo, An Khuong transportait un poêle pour la cuisine, une tente, quelques vêtements et cinq millions de dôngs. Chaque jour, il se levait à 05h00 du matin et faisait en moyenne près de 100 km par jour à vélo, en se reposant seulement après 18h00. An Khuong a parcouru au total plus de 2.000 km et rencontré des centaines de personnes de différentes localités lors de son voyage qui a duré 38 jours. Il a également perdu 6 kilos. En août 2013, il s’est inscrit à l’hôpital Cho Rây, à Hô Chi Minh-Ville, en tant que donneur d’organes après mort cérébrale. An Khuong a inspiré de nombreuses autres personnes en les convaincant de changer leur point de vue sur le don d’organes.

Lorsqu’il est arrivé à Hanoï le 20 mai dernier, il a visité le Centre national de coordination sur les greffes de viscères et d’organes humains afin de s’inscrire pour faire don d’un rein et d’une partie de son foie. «Étant donné que je peux vivre normalement avec un seul rein, je peux donner l’autre pour offrir une nouvelle chance à une autre personne. Je me suis senti heureux et en paix après le don, a confié An Khuong. Mes parents n’étaient pas d’accord avec ma décision mais une fois que je leur ai expliqué ce qui m’a poussé à le faire, ils ont respecté mon choix» a-t-il ajouté.

Lê Huu Toàn (à gauche) a traversé le long du Vietnam pour sensibiliser à l’importance du don d’organes.

Transmettre un message significatif

Lê Huu Toàn, instructeur d’arts martiaux de la province de Dak Lak (hauts plateaux du Centre), a déclaré qu’il comprenait déjà très jeune l’importance du don d’organes pour sauver des vies.

En novembre dernier, avant de partir pour son voyage à vélo à travers le pays, il s’est rendu à Hô Chi Minh-Ville pour se porter volontaire au don d’organes. «Le voyage à vélo est, selon moi, une occasion de découvrir mon pays ainsi que de partager avec les gens nos histoires. J’ai l’opportunité de faire comprendre l’action noble et altruiste du don d’organes pour quelqu’un qui est en attente d’une greffe», a partagé Huu Toàn. «Il y a tellement de gens qui souffrent de maladies graves avec une faible chance de survie en raison du manque de donneurs. La mort est quelque chose d’inévitable et qui survient parfois de manière inattendue. Je voulais que ma mort ait un sens pour quelqu’un et cela m’a poussé à m’inscrire en tant que donneur d’organes après ma mort».

«Pourtant, aucun membre de ma famille et de mes amis ne songe à faire de même. J’espère qu’au fil du temps, ils changeront leur point de vue», a-t-il poursuivi.

Huu Toàn a parcouru jusqu’à 170 km par jour à travers plusieurs provinces et villes du Vietnam. «Ce voyage m’a ouvert les portes d’un monde plus large. La plupart des personnes que j’ai rencontrées, agriculteurs ou touristes, vieux ou jeunes, m’ont accueilli avec hospitalité, ont été attentives à mon histoire et m’ont soutenu. Certaines d’entre elles m’ont recontacté pour me poser des questions sur les procédures d’inscription et m’ont demandé des conseils sur le don d’organes», a raconté Huu Toàn.

Selon les croyances, beaucoup de Vietnamiens pensent que leurs corps doivent être conservés intacts après la mort et d’autres sont répugnés à l’idée d’en retirer des parties, même pour sauver la vie des autres. «Je ne saurais probablement pas combien de personnes s’inscriront après mon voyage pour faire un don d’organes. Mais si on sensibilise davantage les habitants, il y aura une meilleure compréhension sur l’importance de cet acte», a souligné An Khuong.

En raison de leur intérêt commun pour le don d’organes, Huu Toàn et An Khuong sont devenus proches et planifient une campagne de sensibilisation. «Nous avons récemment regroupé quelques idées mais nous n’avons pas encore élaboré de plan spécifique. Néanmoins, nous allons sûrement organiser quelque chose de nouveau pour sensibiliser les gens à cette noble cause», ont-ils affirmé.


Thuy Hà/CVN

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