Environ 600 manifestants s’étaient donné rendez-vous devant la préfecture, un peu plus tôt dans l’après-midi et dans le calme, pour protester contre l’agression qui avait visé, la veille, deux pompiers et un policier.
Appelés dans le quartier des Jardins de l’Empereur pour un incendie au milieu de la nuit, les pompiers sont tombés dans ce que le sous-préfet François Lalanne a qualifié de « guet-apens ». Leur véhicule a été visé par des jets de projectiles et deux d’entre eux ont été sérieusement blessés par des éclats de verre.
Le quotidien Corse Martin a recueilli le témoignage d’un des pompiers blessés : «Il faisait sombre. Nous sommes restés dans le camion et notre principale préoccupation était que personne ne puisse monter dedans. D’autant qu’il y avait une femme avec nous sur l’intervention. Je l’ai poussée derrière et j’ai fermement tenu la porte. C’est à ce moment-là que j’ai été blessé ». Un policier, intervenu sur les lieux pour faire revenir le calme, a été plus légèrement blessé.
Une photo de la salle de prière musulmane saccagée à Ajaccio, en Corse, en marge d'une manifestation le 25 décembre 2015. |
Une expédition punitive
Certains des manifestants réunis devant la préfecture ont appelé à se rendre dans le quartier où avait eu lieu l’échauffourée. Ce sont au final entre 500 et 600 personnes, selon les chiffres de la préfecture, qui s’y sont retrouvées en toute fin d’après-midi pour ce qui s’est transformé en expédition punitive.
Aux cris, pour certains, de « Arabi fora [les Arabes dehors] ! » ou « On est chez nous ! », ils ont, dans une ambiance tendue et encadrés par des policiers déployés pour tenter de maintenir le calme, essayé d’identifier et de retrouver les auteurs de l’agression.Les habitants du quartier sont restés cloîtrés chez eux, tandis que des portes en verre, des boîtes aux lettres et des vitres de véhicules étaient endommagées par les manifestants. Plusieurs manifestants ont, à cette occasion et malgré le dispositif policier, saccagé la salle de prière musulmane, tentant même de regrouper des exemplaires du Coran pour y mettre le feu, en n’y parvenant que très partiellement.
La terrasse d’un restaurant kebab situé à proximité de la cité a également été endommagée. Les incidents ont pris fin vers 21 heures, même si la situation restait très tendue et le déploiement de forces de l’ordre important.