France
Une rosace contemporaine pour la basilique romane Saint-Sernin à Toulouse

Classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, la basilique Saint-Sernin, édifice religieux emblématique de Toulouse, s'est dotée d'une rosace contemporaine, montrée à la presse vendredi 29 novembre, marquant l'aboutissement des travaux de rénovation de ce chef d'œuvre de l'architecture romane.

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Cette photographie montre la nouvelle rosace de la basilique Saint-Sernin, réalisée dans un style contemporain par l'artiste Jean-Michel Othoniel à Toulouse, le 27 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Pendant que les yeux du monde chrétien sont tournés vers Notre-Dame, en pleine renaissance après l'incendie qui l'a ravagé, Bogdan Velyanyk, recteur de la basilique Saint-Sernin, n'a pas caché sa satisfaction en contemplant ce vitrail multicolore monumental, qui sera inauguré samedi 30 novembre.

"La couleur n'est pas forcément l'apanage de l'art roman", a-t-il dit, rappelant que "les basiliques romanes ne mettaient pas de rosace, les rosaces colorées c'est plutôt style gothique".

À travers les plus de 4.700 morceaux de verre composant cette rosace toute neuve, la lumière s'engouffre dans la basilique toulousaine, construite pour faire en sorte que, chaque 29 novembre, la lumière du soleil baigne l'intérieur de l'édifice.

"C'est un point de vue assez exceptionnel, on peut l'avoir une fois par an, le jour de la Saint-Saturnin", s'est félicité l'artiste stéphanois Jean-Michel Othoniel qui a dessiné la rosace.

Cette œuvre vise, selon lui, à restituer "la sensualité de la couleur qu'on voit sur les briques" emblématiques de la Ville rose.

L'artiste est notamment connu du grand public pour sa réalisation de la station de métro Palais Royal, place Colette, à Paris, au dôme de perles argentées et colorées.

"Cheminement"

Cette photographie montre la nouvelle rosace de la basilique Saint-Sernin, réalisée dans un style contemporain par l'artiste Jean-Michel Othoniel à Toulouse, le 27 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour la mairie de Toulouse, "la création de l'artiste Jean-Michel Othoniel s'inscrit à la fois dans le courant de l'art contemporain et dans l'histoire du monument, de son identité et de la majesté du volume".

"Au temps de l'église romane, il y avait une grande ouverture qui était tamisée par une armature en pierre, un +remplage+ qui a été détruit", a expliqué Bogdan Velyanyk. "Et donc, pendant des décennies, on a eu un plexiglass", a raconté le religieux lors de la pose du dernier panneau de la rosace, le 19 novembre.

"La rosace représente la Pentecôte. Tout en étant assez moderne, elle est finalement très classique. Et quand on suit le dessin de plomb au cœur de la rosace, celui qui la contemple est invité à comprendre que la vie est un pèlerinage. D'ailleurs la basilique est un point majeur sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle", a-t-il ajouté.

L'artiste "a voulu montrer ce cheminement qui parfois n'est pas sans épines".

La couleur, un "risque payant"

Le père Bogdan Velyanyk, recteur-curé de la basilique Saint-Sernin, contemple la nouvelle rosace de la basilique réalisée dans un style contemporain par l'artiste Jean-Michel Othoniel, à Toulouse, le 19 novembre. 
Photo : AFP/VNA/CVN

La confection de cette rosace a pris trois mois de travail à sept personnes de l'Atelier Loire, spécialisé dans les vitraux, à Chartres, avant la pose.

"La couleur s'est révélée être un risque, un risque payant", a encore estimé le recteur.

La rosace a été installée en surplomb d'un orgue Cavaillé-Coll, classé monument historique. Pour pouvoir admirer les deux objets, des bancs réversibles vont être installés pour les 450 à 600 spectateurs pouvant prendre place dans la basilique lors des concerts.

Classée au Patrimoine mondial de l'Humanité au titre des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle, Saint-Sernin est la plus grande église romane conservée en France. Elle est consacrée à Saint-Saturnin, martyrisé en 250, selon la tradition catholique.

Un premier sanctuaire est édifié dès la fin de l'Antiquité sur la sépulture de Saturnin (ou Sernin), premier évêque de Toulouse. L'édifice actuel est construit à partir de 1080. Il fait l'objet de plusieurs campagnes de construction et ne sera terminé qu'au tout début du XIVe siècle.

Longue de 115 m et large de 64 m au transept, avec une hauteur sous voûte de 21 m, l'église est construite en briques avec des éléments en pierre. Elle est surmontée d'un clocher octogonal orné d'arcades romanes.

La mise en place de la rosace coïncide avec la fin d'"un ambitieux chantier de rénovation (...) pour rendre sa beauté à ce monument remarquable", rappelle la mairie de Toulouse.

AFP/VNA/CVN

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