>> Quand l’école-internat donne des ailes aux enfants des minorités ethniques
>> Célébrations de la Journée des enseignants vietnamiens
>> Le Premier ministre se rend à la Faculté de médecine de Hanoï
Ngô Song Đào avec son produit d’encens bio. |
Photo : ND/CVN |
Ngô Song Đào, 51 ans, est enseignante de biologie à l’école primaire-collège de la commune de Phuoc Hiêp, district de Mo Cày, province méridionale de Bên Tre. Depuis plusieurs années, elle stimule l’intérêt des élèves pour la recherche scientifique. De 2013 à 2018, ses élèves ont remporté de nombreux prix lors des concours des sciences et technologies au niveau national et provincial, dont le premier Prix du concours “Parcours de co-création” de sept provinces du Sud pour l’année scolaire 2019-2020.
Un projet de start-up primé
L’enseignante Song Đào s’est toujours inquiétée de l’utilisation de l’encens traditionnel à base de sciure de bois et de produits chimiques, qui est nocif pour la santé.
En 2013, elle a commencé à étudier la possibilité de fabriquer de l’encens à partir des plantes quao qui poussaient en grande quantité dans son jardin et dans les canaux.
“Quand j’étais petite, j’avais l’habitude de suivre ma mère dans la rizière et d’utiliser les feuilles de trompette de mangrove pour me frotter la peau afin d’éviter d’être piqué, en particulier par les moustiques. De mes souvenirs d’enfance, j’ai eu l’idée de fabriquer de l’encens anti-moustiques à partir de cette plante”, raconte l’enseignante Đào.
“Les feuilles n’ont pas d’huiles essentielles, elles sont donc difficiles à brûler. Je dois les mélanger avec deux autres types d’herbes pour créer des huiles essentielles et des arômes”, explique-t-elle.
“Après plus de trois ans de recherche et une dizaine de changements de formule, j’ai réussi à mettre sur pied un projet de start-up qui a remporté le prix d’encouragement lors du Concours national Start-up en 2017”, informe l’enseignante.
Dès les prémices du succès, l’enseignante de cette région reculée a déposé un brevet et créé la Sarl de production et de commerce d’encens biologique Thiên Phuc. Ses produits ont été certifiés sans substances nocives par le Centre d’analyse et d’essai de Hô Chi Minh-Ville. Cependant, au début, la production n’était pas aussi facile qu’elle l’avait pensé.
“À cette époque, je devais tout apprendre, du fonctionnement de la machine, aux connaissances en développement de marché, en passant par la stratégie commerciale du programme de démarrage et de développement des entreprises de la province, se souvient-elle. Après cela, j’ai obtenu un prêt de 500 millions de dôngs (21.000 USD) du projet ADM (Adaptation dans le delta du Mékong) pour construire l’établissement et acheter des équipements”.
Création d’emplois pour des femmes pauvres
L’établissement de l’enseignante Đào a créé des emplois pour une dizaine de femmes démunies de sa commune. |
Photo : ND/CVN |
L’établissement de Mme Đào a créé des emplois pour une dizaine de femmes pauvres et âgées de la localité. “Lors de la mise en service de son atelier de fabrication d’encens, j’ai postulé pour un emploi de fabrication, de séchage et d’emballage de bâtons d’encens, qui m’a aidé à gagner plus d’argent”, partage Nguyên Thi Luy, 60 ans, habitante du hameau de Hoà Hung, commune de Hoà Lôc. Le travail n’est pas trop dur pour les personnes âgées, notamment pour les femmes. Et ce travail leur rapporte de 2 à 3 millions de dôngs (85-128 USD) par mois.
La famille de Trân Thi Anh, 60 ans, dans la commune de Hoà Lôc, district de Mo Cày, a pu sortir de la pauvreté en travaillant à l’atelier d’encens de l’enseignante Đào depuis trois ans.
“Il y a quatre ans, ma famille était classée comme pauvre. Mon mari et moi avons dû travailler comme ouvriers pour payer les frais de scolarité de notre fille qui étudiait dans la province de Cân Tho (Sud)”, exprime Mme Anh.
“Depuis que je travaille ici, j’ai un revenu mensuel stable, ce qui me permet de payer les études de ma fille et de rembourser des dettes. De plus, quand je n’ai pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité, l’enseignante Đào me paie à l’avance”, informe-t-elle.
Récemment, sa famille a été retirée de la liste des ménages pauvres. Sa fille est également diplômée et a trouvé un emploi stable. À l’atelier d’encens, Mme Anh est chargée de broyer les feuilles sèches et les herbes pour mélanger les ingrédients de l’encens, pour un salaire de 25.000 dôngs par heure. Ce travail convient aux travailleuses âgées.
Les quao poussent naturellement dans les canaux du district de Mo Cày. C’est une plante sauvage qui, selon les gens, empêche la terre de glisser. Les gens ramassent les feuilles pour la production d’encens biologique afin de gagner un revenu supplémentaire pour leurs familles.
Ces dernières années, Nguyên Thi Dôi, domiciliée dans le hameau 5, commune de Phuoc Hiêp, a tiré des revenus de la vente de feuilles séchées. “Cette année, j’ai 75 ans et je ne peux plus travailler comme salariée. Depuis que l’entreprise de Đào achète des feuilles séchées de la trompette de mangrove, ma famille gagne plus d’un million de dôngs par mois”, dit-elle.
Selon Nguyên Thi Kim Thoa, présidente de l’Union des femmes de Bên Tre, Mme Đào est une femme exemplaire, car elle a non seulement assumé avec succès son rôle d’enseignante, mais également participé au programme “Co-startup et développement des entreprises”, permettant de créer des emplois pour de nombreuses personnes démunies.
En 2020, elle a eu l’honneur de recevoir le prix “Femmes du Vietnam”, remis par le Fonds de récompense des talents féminins.
En outre, Đào participe activement à des activités caritatives. Jusqu’à présent, elle a fait don de plus de 600 millions de dôngs au Fonds de protection sociale de la commune. “Avant, ma famille était très pauvre, mes parents devaient travailler de l’aube jusqu’au crépuscule pour que nos sœurs étudient. Maintenant, je veux aider les gens. Chaque année, je fais don de vêtements et de livres aux étudiants pauvres”, confie-t-elle.
Grâce à ses succès admirables, l’enseignante Ngô Song Đào s’est vu décerner des satisfecit remis par le Premier ministre, le ministère de l’Éducation et de la Formation et le Comité populaire de Bên Tre.
Huong Linh/CVN