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Il s’agit d’un prix prestigieux qui s’inscrit dans le cadre du programme "Pour le développement des femmes dans la science" initié par la Fondation L’Oréal et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). Mis en place en 2000 pour soutenir et encourager les chercheuses scientifiques, ce prix est décerné cette année à 15 chercheuses talentueuses sélectionnées parmi 250 profils de jeunes femmes prometteuses issues de programmes nationaux et régionaux pour le développement.
Le travail de recherche de la Dr. Hô Thi Thanh Vân, intitulé "Nouveaux catalyseurs nanostructurés pour une fabrication efficace et rentable de piles à combustible et la production d’énergie verte H2", a été hautement apprécié par le jury. Il vise à construire un cycle d’utilisation durable des combustibles renouvelables et circulaires, qui se concentre sur l’énergie hydrogène et le combustible propre, créant une forme d’énergie verte, propre, durable, renouvelable et respectueuse de l’environnement.
Partageant sa joie et son honneur de recevoir le prix, Mme Thanh Vân a déclaré que pour atteindre ce succès, elle avait reçu beaucoup d’appui et de collaboration de la part des collègues de son équipe de recherche, de sa famille et de son université. En particulier, l’UNESCO et la Fondation L’Oréal ont créé des opportunités et encouragé les femmes scientifiques comme elle à contribuer à la science.
"Ce prix est un grand honneur et une fierté non seulement pour moi-même, mais aussi pour les jeunes femmes faisant de la recherche scientifique au Vietnam et pour notre pays aussi. J’espère qu’il y aura beaucoup d’amies à embrasser une carrière scientifique qui, à mon avis, comporte de nombreux obstacles. Mais avec la passion, les femmes scientifiques sauront les surmonter pour atteindre leurs objectifs, contribuant à la communauté, à la science du Vietnam en particulier et du monde en général", a-t-elle confié.
Selon l’ambassadrice Lê Thi Hông Vân, représentante en chef de la délégation vietnamienne auprès de l’UNESCO, le prix vise à honorer et à encourager les femmes scientifiques à faire plus d’efforts pour promouvoir leur sagesse et leur créativité, à poursuivre leur passion pour la science au service de la communauté.
"Le Prix de l’UNESCO attribué à la Dr. Hô Thi Thanh Vân constitue une fierté du Vietnam et des femmes scientifiques du pays, démontrant le rôle et la contribution de notre pays dans le domaine des sciences naturelles et appliquées. C’est aussi une réponse significative à l’Année internationale de la science fondamentale pour le développement durable 2022, dont le Vietnam est l’un des principaux pays initiateurs et promoteurs à l’UNESCO", a souligné l’ambassadrice.
Depuis 2015, trois femmes scientifiques vietnamiennes ont été honorées en tant que Jeunes talents internationaux. Les deux premières sont les Dr. Trân Hà Liên Phuong et Nguyên Thi Hiêp de l’Université internationale et de l’Université nationale du Vietnam de Hô Chi Minh-Ville, qui ont reçu ces Prix respectivement en 2015 et 2107.
Soutenir 3.900 femmes scientifiques
Selon des données récentes de l’UNESCO, bien que le nombre de femmes poursuivant des carrières scientifiques soit en légère augmentation, dans le monde, seul un chercheur sur trois est une femme. De plus, dans le domaine de la recherche, le plafond de verre reste une réalité : seules 14% des hautes responsabilités académiques en Europe sont exercées par des femmes et, seuls 4% des prix Nobel scientifiques ont été décernés à des femmes.
"Au cours de la pandémie de COVID-19, nous avons vu à quel point les femmes scientifiques sont essentielles lorsqu’il s’agit de répondre aux menaces qui pèsent sur notre santé, la société, la planète. Mais elles sont invisibilisés et trop souvent confrontées à des obstacles considérables au cours de leur carrière et de leurs recherches. Cette situation est le résultat de barrières systémiques, de préjugés inconscients, d’autocensure mais aussi de discriminations. Ce n’est pas seulement un problème pour les femmes : c’est un problème pour la recherche. Pour être pertinente, la recherche doit être inclusive et a besoin que tous ses talents soient mobilisés", a déclaré Alexandra Palt, directrice générale de la Fondation L’Oréal.
Quant à Shamila Nair-Bedouelle, sous-directrice générale pour les sciences exactes et naturelles de l’UNESCO, elle a précisé : "Bon nombre des talents féminins célébrés cette année excellent dans des domaines qui seront essentiels à la décarbonation de notre économie, tels que systèmes de stockage de l’énergie et d’alimentation en hydrogène, et l’optique quantique, un domaine d’étude qui ouvre la voie à des ordinateurs plus économes en énergie. Pourtant, nombre d’autres femmes scientifiques travaillant dans des domaines tout aussi stratégiques ne reçoivent pas la reconnaissance qu’elles méritent. L’UNESCO, en tant qu’agence des Nations unies chargée de la science, qui a fait de l’égalité des sexes une priorité, est déterminée à agir pour mettre fin à ces inégalités. Le partenariat L’Oréal - UNESCO Pour les Femmes et la Science est un parfait exemple d’action positive dans ce domaine, donnant une voix et une visibilité aux femmes scientifiques ainsi qu’à leurs réalisations pour relever les défis de notre siècle".
Depuis sa création en 1998, le programme L’Oréal - UNESCO Pour les Femmes et la Science a honoré et soutenu 3.900 femmes scientifiques et continue d’agir pour offrir à ces femmes la reconnaissance qu’elles méritent. Ces brillantes chercheuses ont contribué de manière significative à leurs domaines scientifiques respectifs en travaillant à des solutions efficaces aux défis les plus pressants auxquels la société est confrontée. La célébration de cette année sera l’occasion de mettre en lumière l’œuvre de leur vie et les nombreux obstacles qu’elles sont parvenues à surmonter.