>>CAN-2019: en fête, l'Algérie championne d'Afrique 29 ans après
>>CAN-2019: l'Algérie ne peut plus se cacher
Les Algériens fêtent le but de Riyad Mahrez face à la Colombie, en match amical le 15 octobre au stade Pierre Mauroy. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Dix ans après la dernière rencontre des "Fennecs" en France, le succès populaire a été au rendez-vous : plus de 40.000 supporters algériens se sont rendus au stade Pierre-Mauroy pour admirer les champions d'Afrique 2019, qui les ont fait vibrer tout l'été.
En s'imposant face à un adversaire de prestige grâce aux buts de Baghdad Bounedjah (16e) et Riyad Mahrez (20e, 65e), les hommes de Djamel Belmadi ont été à la hauteur de l'événement.
Si le deuxième virage de l'enceinte nordiste avait été ouvert au public, le stade aurait battu, à coup sûr, son record d'affluence, tant la demande était énorme !
Venus des quatre coins de la France pour la plupart, certains sont même arrivés de Londres ou Bruxelles pour participer à la fête. En famille, en couple, ou entre amis.
Certains comme Nadir, 29 ans, ont même fait plus de "13 heures de bus avec une vingtaine de potes" en provenance de Grenoble. D'autres, plus malins, ont profité de l'engouement pour faire la promotion de produits "made in Algeria" autour du stade...
"On va se défouler un peu dans la bonne humeur, mais promis pas de bêtises ! On nettoiera tout à la fin du match", confiait ce fan de Mahrez, chapeau tricolore blanc-vert-rouge sur la tête.
Message de retenue et pyrotechnie
Plusieurs heures avant la rencontre, le centre-ville de Lille avait été investi par des milliers de fans algériens, aux sons des trompettes, derboukas, youyous, et klaxons. Sous la surveillance d'un important dispositif policier, mis en place en prévision de ce match classé "à risques".
Que cela soit en conférence de presse la veille, ou sur l'écran géant du stade juste avant le coup d'envoi, Djamel Belmadi avait exhorté les fans des "Fennecs" à ce que "tout se passe bien". Le message a été globalement entendu.
L'hymne colombien, un temps sifflé, a par exemple été tout de suite applaudi par la majorité du stade.
Dans une ambiance bon enfant, tous les airs de l'épopée de la CAN ont été entonnés en cœur. Drapeaux national et berbère, fanions des clubs locaux ou encore maillots deux étoiles, toute la panoplie était de sortie.
Et quand Bounedjah a ouvert le score d'une frappe limpide dans la lucarne de David Ospina (16e), une explosion de joie a retenti suivi de plusieurs fumigènes, pétards et autres engins pyrotechniques assourdissants.
Après le but de Mahrez (2-0, 20e), les "One two three, viva l'Algérie" ont repris de plus belle. Rapidement suivie d'une "Ola" qui a fait plusieurs fois le tour des tribunes, et de "Olé" quand le ballon était confisqué aux Colombiens.
Un temps endormi en seconde période, l'hystérie collective a repris après le doublé du capitaine algérien (3-0, 65e). Sans céder toutefois à la déflagration totale !
Test réussi avant un Algérie - France en 2020 ?
Car ce match de gala en France, le premier pour l'Algérie depuis la rencontre contre le Mali à Rouen en 2008, faisait figure de test à plusieurs titres, sur et en dehors du terrain.
En surclassant la Colombie, privée des stars Radamel Falcao et James Rodriguez, la sélection algérienne a confirmé qu'elle pouvait s'appuyer sur des fondations solides avant le début des éliminatoires du Mondial-2022.
Alors qu'une réunion a eu lieu lundi 14 octobre entre les fédérations française et algérienne pour avancer sur l'organisation d'un match entre les deux nations à l'automne 2020, l'organisation réussie du match lillois a surtout éloigné le spectre du scénario noir de 2001.
Seule rencontre France - Algérie de l'histoire, le match avait été interrompu après l'envahissement du terrain par des supporters algériens alors que le score était de 4-1 pour les Bleus. À Lille, seuls deux individus ont tenté de s'inflitrer sur la pelouse sous le regard désapprobateurs des coéquipiers d'Islam Slimani.
Ceux qui n'étaient pas nés à l'époque garderont toutefois le souvenir d'un match des "Fennecs" sur le sol français achevé dans la liesse.
AFP/VNA/CVN