>>Exposition artistique sur le papier do
Il y a deux ans, une jeune fille de la génération 8X (née dans les années 1980), Trân Hông Nhung, ainsi que ses collègues visitèrent le village de Dông Cao. Situé dans la province septentrionale de Bac Ninh, il est le dernier village où est produit le papier do menacé de disparition.
Trân Hông Nhung présente le papier rhamnoneuron à une étrangère. |
Photo : thanhnien/CVN |
Si auparavant, l’on trouvait à Hanoi et à Bac Ninh des villages spécialisés dans la production de ce papier traditionnel, ils ont peu à peu disparus faisant de la famille d’artistes Pham Van Tâm, vivant à Dông Cao, la dernière à s’y consacrer.
«Dans ce village, il y a deux artistes capables de maîtriser cette technique. Ce sont mon épouse et un autre homme», partage Pham Van Tâm. «Cinq années sont nécessaires pour former un artiste expert de cette technique», ajoute-t-il.
Maintenir une tradition
La jeune Trân Hông Nhung témoigne alors : «Comment faire pour la maintenir? Telle est la question qui tourmente grand nombre d’artistes traditionnels».
Face à cette situation, quelques entreprises japonaises et sud-coréennes souhaitent installer des équipements et maintenir ce métier traditionnel. «Mais le papier do ne sera pas porteur de l’âme vietnamienne avec l’intervention de la technique étrangère», s’inquiète l’artiste Pham Van Tâm.
L’exposition «L’âme du do», du 22 mai au 12 juin à Hanoi. |
Photo : thanhnien/CVN |
En plus d’avoir une valeur historique et culturelle, le papier do possède également plusieurs caractères particuliers (mou, spongieux, coriace, humidifuge, durable). «C’est pour ces raisons là qu’il faut inciter la préservation et la présentation de ce papier à l’étranger», reprend Trân Hông Nhung.
Zo Projet
Témoin de la nécessité d’intervenir, Trân Hông Nhung a décidé de créer l’entreprise sociale Zo Projet en 2013, suite à une formation agrégée en France.
Une exposition intitulée «L’âme du do» vient d’avoir lieu au Centre culturel de la République de Corée à Hanoi. L’événement présentait plus de 70 œuvres calligraphiques et peintures contemporaines des peintres Xuân Nhu et Bùi Vu Phong, toutes réalisées sur ce papier.
«L’organisation des expositions est considérée comme un moyen efficace pour conserver et présenter ce papier à l’étranger», souligne Trân Hông Nhung.
De cette manière, le papier do du Vietnam a été présenté en France, en Italie et en Australie. «Aider la jeune génération à mieux comprendre et à préserver la culture traditionnelle et plus particulièrement le papier do est une tâche essentielle de Zo Projet», conclut-elle.