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Après avoir centré la balle d’argile sur la girelle, on va la percer en son centre puis élargir ce trou avec un pouce, puis deux. |
Après avoir centré la balle d’argile sur la girelle, on va la percer en son centre puis élargir ce trou avec un pouce, puis deux. Photo: VOV/CVN |
"Pour confectionner un produit en céramique, il nous faut le tour de potier, la balle d’argile qui a été préparée à l’avance et une bassine d’eau. Une fois que la balle est collée sur la girelle, c’est-à-dire sur le plateau du tour, on peut démarrer le tour à la vitesse maximale. Il faut toujours s’humidifier les mains avec grand soin de manière à ce que l’argile ne colle pas sur la peau et que la terre ne se décentre pas. Après avoir centré la balle d’argile, on va la percer en son centre puis élargir ce trou avec un pouce, puis deux. Il s’agit ensuite d’ébaucher les parois, puis de les affiner pour monter le cylindre qui sera transformé en bol".
Ces instructions détaillées, on peut les entendre dans la trentaine d’ateliers qui, depuis dix ans, accueillent les touristes ayant envie de s’initier à la poterie. "Aujourd’hui, c’est à Lo Bâu Cô, le plus grand et le plus ancien atelier du village, que je me trouve. Je ne suis pas seul", confie Duc Quy.
Une balle d’argile, une bassine d’eau, un tour et un tabouret bleu en plastique pour chacun et voilà, le tour est joué. Au toucher, la balle d’argile de taille d’un poing est bien molle, liante et un brin humide. Alors on met la main à la pâte sans plus attendre!
"Tik tak… Tik tak… Ben… Facile à dire, mais à faire, c’est une autre histoire. Au bout d’une demie heure, j’ai les mains endolories. Quant à mon bol, il a l’air de tout…, sauf d'un bol. Pour un peu, j’en aurais presque ras-le-bol. Mais manifestement, je ne suis pas le seul à manquer de bol, oui, je sais, je sais !", continue Duc Quy.
"Non, ne regarde pas le mien! J’ai honte. Il n’est pas bien formé, ma terre est mal centrée… C’est complètement raté", s’écrie Gia Huy, un élève. "C’est très difficile de confectionner un bol. On risque de faire un truc bizarre", confie Miên Anh, une autre élève.
Et pourtant, il faut croire qu’en poterie comme à l’école, il y a des cancres et de bons élèves… Thùy Linh, par exemple, a tout l’air d’avoir un profil de première de la classe.
"J’étais déjà venue ici avec mes parents, alors forcément… Le secret? La terre. Une bonne terre, c’est la réussite assurée, sinon…", dit-elle.
À l’heure actuelle, ces cours de poterie rencontrent un franc succès. Les écoles organisent régulièrement des visites en guise d’activité extrascolaire. |
À l’heure actuelle, ces cours de poterie rencontrent un franc succès. Les écoles organisent régulièrement des visites en guise d’activité extrascolaire. |
"Aujourd’hui, nous amenons les élèves ici pour les faire découvrir l’art de la poterie", explique Thuy, 27 ans, professeur de l’École maternelle Kid Star. "Après avoir visité l’ancien four, les enfants sont répartis en deux groupes selon leur âge. Les petits de 3-4 ans colorient de petits objets comme des figurines ou des gobelets alors que ceux de 5-6 ans apprennent à confectionner des assiettes, des vases à fleur".
Du côté des parents d’élèves, c’est l’aspect de "découverte culturelle" qui ressort le plus.
"Pour tous ces enfants qui passent souvent leur temps libre à jouer aux jeux vidéo, c’est plutôt une bonne chose, je pense!", confie Thu Hà, qui est la mère de Gia Huy. "Mon fils est encore maladroit car il n’a aucune expérience. Mais la prochaine fois, je suis sûre qu’il fera tout ça à la perfection. Je vais inviter les voisins à venir ici la semaine prochaine".
Adulte ou enfant, maladroit ou habile, qui que nous soyons, ici à Bat Tràng, c’est avec enthousiasme que nous mettons alors la main… à la pâte. Ces cours ludiques ont en plus le mérite de perpétuer l’une des plus belles traditions artisanales du Vietnam.