Une coalition de petites entreprises américaines veut briser le monopole d'Amazon

"Ils écrivent les règles du jeu et ils jouent à ce jeu en même temps", résume Danny Caine, un des dizaines de milliers de patrons de PME américaines qui ont formé une alliance contre Amazon et ses pratiques jugées anti-concurrentielles.

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Devant le site d'Amazon à Birmingham dans l'Alabama, le 5 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Pour le libraire et toute la coalition baptisée "Small Business Rising" ("Les petites entreprises vent debout"), il est urgent que le gouvernement reprenne la main, et écrive lui-même les règles du jeu du commerce en ligne.

"La mainmise d'Amazon sur le e-commerce est l'une des principales menaces que doivent affronter les commerces indépendants", souligne la nouvelle organisation dans un communiqué publié mardi 6 avril, au nom d'une vingtaine d'associations professionnelles (épiceries, quincailleries, librairies...), qui représentent plus de 60.000 entreprises aux États-Unis.

Elle appelle Washington à freiner l'expansion du géant des technologies et de la distribution, et même à le casser en plusieurs morceaux moins menaçants.

Leurs plaintes ne sont pas nouvelles, mais elles ont plus de chances de se faire entendre après une année de pandémie qui a largement enrichi Amazon et alors que l'opinion publique et celle des élus semble tourner en leur faveur.

"Aucun des deux partis n'aime particulièrement les monopoles des grands groupes de la tech. Et ce soutien des deux bords politiques, c'est une vraie opportunité", s'enthousiasme Danny Caine, le propriétaire d'une librairie à Lawrence, dans le Kansas, interviewé par l'AFP.

Domination

Les logos de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, photo prise à Londres le 18 décembre.
Photo : AFP/VNA/CVN

Il a pris bonne note des signaux envoyés par Joe Biden, qui a nommé la juriste Lina Khan, une célèbre pourfendeuse des Gafa (Google, Apple, Facebook et Amazon) à l'autorité américaine de la concurrence (FTC). Le nouveau président a également demandé à Tim Wu, un défenseur de lois anti-monopoles strictes, de rejoindre le prestigieux Conseil économique national (NEC).

Surtout, les autorités fédérales enquêtent depuis longtemps sur la domination de pans entiers de l'économie par ces firmes de la côte Ouest. En octobre dernier, un groupe de travail de la Chambre des représentants a publié un dossier accusant les Gafa d'abus de position dominante.

"Small Business Rising" approuve les conclusions de ce travail parlementaire qui a montré qu'Amazon "demande des commissions exorbitantes, impose des conditions étouffantes et soutire des données de grandes valeurs de fabricants et de commerçants indépendants pour les utiliser sur sa plateforme".

La place de marché a permis à des PME de générer des centaines de milliards d'USD l'année dernière, a répondu le groupe, contacté par l'AFP. "Et leurs ventes ont progressé beaucoup plus rapidement que celles des produits d'Amazon", a insisté un porte-parole.

"Des critiques égocentriques poussent pour des interventions malavisées dans l'économie de marché qui tueraient les distributeurs indépendants (...) et réduirait les choix des consommateurs", a-t-il encore argumenté.

Mais les changements impromptus des règles de la plateforme et de ses algorithmes, ainsi que la hausse des commissions rendent très difficile, voire impossible, pour une entreprise de prospérer sur Amazon, assure Stacy Mitchell, co-directice d'une ONG qui défend les communautés et organisations locales (Institute for Local Self-Reliance).


AFP/VNA/CVN

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