Huynh Thi Anh Hông est officiellement devenue propriétaire des 5 millions de yens qu’elle avait trouvés dans une enceinte. |
Photo : TN/CVN |
Née en 1979 et originaire de la province de Quang Ngai (Centre), Huynh Thi Anh Hông vit avec son mari dans le 10e arrondissement de Hô Chi Minh-Ville. Une ville où elle a emménagé alors qu’elle avait 19 ans, afin de gagner sa vie. Son métier : chiffonnière. Chaque jour, elle enfile sa tenue de travail, commence à trier les objets ramassés la veille, puis sort à nouveau chiner.
«Les meubles de mon appartement, de l’autocuiseur de riz au ventilateur, en passant par l’armoire ou encore les bols, sont des objets de deuxième main. De riches citadins n’hésitent pas à jeter des choses qu’ils n’ont utilisées que quelques fois. Je les rachète. Ils sont encore utiles pour les travailleurs qui viennent de la campagne, comme moi», partage Huynh Thi Anh Hông.
Une boîte avec 524 billets de 10.000 yens
Le 21 mars 2014 est à marquer d’une pierre blanche pour Huynh Thi Anh Hông et son mari Trinh Minh Vuong. Alors qu’ils démontent une vieille enceinte d’une hauteur de 0,5 m, que la chiffonnière avait achetée quelques mois auparavant, ils découvrent une boîte d’environ 20 cm de long et de 15 cm de large. En l’ouvrant, surprise : ils trouvent 524 billets de 10.000 yens, dont une centaine était abîmés.
Huynh Thi Anh Hông au travail. |
Photo : Archive/CVN |
Le couple décide d’amener l’argent à la police, qui annonce cette découverte dans les médias afin de retrouver le propriétaire de ce trésor. Verdict : si personne ne se manifeste, la somme reviendra à Huynh Thi Anh Hông.
L’attente est longue. Le couple fait des nuits blanches, espérant devenir propriétaire de cet argent. Les mois passent, puis arrive le 2 juin 2015. Personne n’ayant réclamé la somme, Huynh Thi Anh Hông en devient officiellement propriétaire, non sans avoir rempli plusieurs formalités.
Sur 524 billets, 400 ont pu être échangés au Vietnam, soit environ 700 millions de dôngs. Une centaine, trop abîmés, ont dû être envoyés au Japon. Huynh Thi Anh Hông n’a donc pas encore touché cette partie de l’argent.
Dons pour les plus démunis
«Nous ne savons pas à quoi ressemblera notre vie avec cette fortune tombée du ciel», confiait-elle peu de temps après sa découverte. Et d’ajouter: «Si je touche cet argent, je commencerai par acheter du riz et des marchandises de première nécessité pour les offrir aux handicapés et orphelins, afin que leur vie s’améliore. Ensuite, je rénoverai la maison de mes parents. Enfin, je ferai venir mes enfants à Hô Chi Minh-Ville, pour qu’ils y fassent des études».
Avec la somme qu’elle a trouvée, Huynh Thi Anh Hông a acheté des produits alimentaires pour les offrir aux handicapés et orphelins de Hô Chi Minh-Ville. |
Photo : Zdn/CVN |
Le métier pénible de Huynh Thi Anh Hông lui a appris à connaître la valeur de chaque billet gagné et à le partager avec les personnes en situation difficile. «Je continuerai à travailler dur, que je reçoive 5 millions de yens ou non», affirmait la chiffonnière.
Le 3 juin, au lendemain de la réception des billets japonais, Huynh Thi Anh Hông a offert une enceinte, deux micros et 700 kilos de riz à l’Association des malvoyants de Tân Binh (Hô Chi Minh-Ville) ainsi que 400 kilos de riz à la pagode Tu Hanh (arrondissement de Binh Tân de la ville). Elle a donc tenu parole. Toutefois, elle a gardé une partie de la somme pour elle et ses proches. En souvenir, elle a aussi conservé huit billets japonais. Malgré cette fortune soudaine, elle et son mari ont pourtant décidé de poursuivre leur métier. «Je n’ai pas de diplôme. Cette profession me convient».
Quê Anh/CVN