Une bien meilleure qualité de vie à Hông Dân

À Hông Dân, province de Bac Liêu (delta du Mékong), les habitants mènent une vie difficile dans les rizières et les canaux fluviaux. Pourtant, ils ne se découragent jamais, dans l’espoir d’améliorer leur train de vie. Espoir qui, pour beaucoup, est devenu réalité.

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Danh My s’occupe de son potager.

Pagaies en mains et avançant lentement sur la rivière, le Khmer Danh My nous salue avec son sourire généreux. En jetant l’ancre, on perçoit sur son visage basané une certaine lassitude de son métier d’agriculteur. «Les rizières sont de l’autre côté du fleuve. Je m’y rends régulièrement pour m’assurer que tout est normal», partage cet homme d’une cinquantaine d’années. Dans le hameau Tà Ben, commune de Ninh Hòa, district de Hông Dân, la famille de Danh My fait partie des familles khmères qui surmontent le mieux les difficultés.

Cette année, la récolte de riz de la saison hiver-printemps a été bonne, apportant des revenus importants aux agriculteurs locaux. «Sur une superficie de 2 ha, j’ai récolté 15 tonnes de riz et obtenu près de 90 millions de dôngs», exprime Danh My. Cependant, il faut travailler très dur. «Nous, agriculteurs, nous devons vraiment être courageux pour espérer réussir», souffle-t-il. Outre le riz, il cultive également des légumes sur une superficie de 300 m². Chaque saison, cela lui rapporte environ 3 millions de dôngs.

Terre agricole alluvionnaire

Pham Van Chin fait des galettes de riz depuis cinq ans.

Situé dans le delta du Mékong, Hông Dân est un district éloigné de la province Bac Liêu, qui regroupe 25.000 familles (près de 110.000 personnes) des ethnies Khmer, Hoa et Kinh (ethnie majoritaire au Vietnam, ndlr). On y circule grâce au vaste système fluvial et en moto. Les habitants vivent de la culture du riz et des légumes. La vie est certes difficile, mais paisible. Ici, les terres les plus fertiles se trouvent dans les plaines comme le delta du Mékong. Ces dernières années, les autorités du district Hông Dân ont organisé des formations aux métiers agricoles, ont prêté des fonds pour la production et l’élevage ou transformer la structure de la production agricole. En 2016, le revenu moyen était de 37 millions de dôngs/personne/an.

Dans ces terres méridionales, la nature enfante une végétation luxuriante. Poissons, coquillages et crustacés rivalisent avec les fruits et légumes. L’après-midi, c’est l’heure de la pêche, depuis un pont ou du bord de la rivière. «On attrape des anabas, des bagridae ou des clariidae avec lesquels on fait de bon plats», signale la femme de Danh My en nous montrant son panier.

Danh A, responsable du hameau Tà Ben, commune de Ninh Hòa, district de Hông Dân, informe qu’«ici, les habitants ne dépensent pas d’argent en nourriture. Le riz est toujours stocké, les légumes proviennent des potagers et regardez nos beaux poissons pêchés dans le fleuve !».

Les métiers traditionnels partent à vau-l’eau

Auparavant, Hông Dân était connu comme un village de métiers traditionnels (nattes tissées, galettes soufflées, vermicelle de riz)… Au fil du temps, les vocations se sont affaiblies faute de capitaux nécessaires pour investir et améliorer les machines. Aujourd’hui, avec le développement des nouvelles techniques, les produits fabriqués à la main ne sont pas concurrentiels. La plupart des jeunes ont quitté le village pour tenter l’aventure ailleurs. «Dans plusieurs familles, on ne trouve que des personnes âgées et des enfants, les jeunes sont partis et travaillent à Bac Liêu ou dans d’autres provinces», a admis Danh Cao, responsable des ethnies du district de Hông Dân.

Il reste peu de gens qui soutiennent encore les métiers traditionnels. «Beaucoup de gens ne veulent pas faire de galettes de riz parce qu’il faut toujours s’installer près d’un four surchauffé. Et le bénéfice n’est pas élevé», a dit Lê Thi Nga. Chaque jour, en faisant mille galettes de riz, elle gagne 100.000 dôngs. Suffisant néanmoins pour faire des achats.

On ne trouve quasiment plus de gens qui tissent les nattes à la main.

Le jeune agriculteur Pham Văn Chin, dans le district de Hông Dân, a hérité depuis cinq ans du métier de sa grand-mère. Il a acheté une machine lui permettant de faire des galettes de riz afin d’arrondir ses fins de mois. «Chaque jour, je fais entre 4 000 et 5 000 galettes de riz et j’en dégage un bénéfice de 5 millions de dôngs par mois. Cependant, ça dépend totalement du climat. S’il pleut, on ne peut rien faire», partage-t-il.

Comme pour les galettes de riz, le tissage de nattes de paille à la main reste un défi à relever. En réalité, les matières premières sont chères et les produits fabriqués en machine sont de meilleure qualité et confectionnés plus rapidement. Vo Thi Tu, 67 ans, exerce ce métier depuis une cinquantaine d’années. Elle ne fait que des nattes sur commande (140 000 dôngs/natte ou 250 000 pour deux).

«Pour faire une natte, il faut acheter des cyperaceaes, et puis les sécher et les teindre, enfin, les tisser. Cela prend un certain temps et cela ne rapporte pas autant qu’on le voudrait», soupire Vo Thi Tu.

Texte et photos : Dang Huong/CVN

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