Un Vietnamien arbitre de jiu-jitsu aux ASIAD 18

L’arbitre international Trân Tuân Anh, 37 ans, a été choisi par la Fédération asiatique de jiu-jitsu pour officier durant des combats des 18es Jeux asiatiques (ASIAD 18) prévus en août en Indonésie.

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Trân Tuân Anh (en blanc) exécute des techniques de jiu-jitsu au Club de Hanoï.
Photo: VTC/CVN

Trân Tuân Anh est le premier et le seul arbitre international de jiu-jitsu du Vietnam. Assez singulièrement, il n’est ni coach sportif ni athlète professionnel. Il est… ingénieur informatique. "Je n’ai jamais pratiqué de sports de manière professionnelle contrairement à la plupart des arbitres au Vietnam", confie-t-il.

Élève en mathématiques-informatique au Lycée d’excellence de l’Université des sciences naturelles, relevant de l’Université nationale de Hanoï, il a participé et remporté plusieurs prix lors des Olympiades internationale d’informatique. Une fois le baccalauréat en poche, il a reçu une bourse en informatique de l’Université nationale de Singapour. Après son Master, le jeune homme a travaillé à Singapour et aux États-Unis.

Loisir transformé en passion

"J’ai commencé à pratiquer le jiu-jitsu en 2008 lorsque je travaillais pour une société de logiciels aux États-Unis. J’avais décidé de pratiquer un sport afin de relâcher la pression après une longue journée de travail. Je me suis donc mis au jiu-jitsu brésilien (JJB - l’une des branches de jiu-jitsu), sport très populaire chez les employés de bureau", se souvient-il.

Trân Tuân Anh est retourné au Vietnam en 2009. Un an plus tard, grâce à l’assistance d’un ami travaillant dans le milieu sportif, il a créé son propre club de jiu-jitsu au Centre de l’éducation physique et des sports de Dông Da, à Hanoï. Une initiative mêlant passion commune pour cette discipline et esprit de solidarité.

"C’est le premier club de jiu-jitsu au Vietnam", souligne Nguyên Huu An, chef de la discipline judo au Département général de l’éducation physique et des sports.

Trân Tuân Anh (droite) en marge d’un tournoi international.
Photo: VTC/CVN

Trân Tuân Anh a clairement contribué à l’essor du jiu-jitsu au Vietnam. Au fil des années, la discipline a rassemblé de plus en plus de pratiquants, à la fois des habitants locaux et des étrangers résidant dans le pays. Le nombre de clubs est passé d’un à cinq en huit ans.

Ses cours attirent chaque semaine de nombreux passionnés. Le programme d’apprentissage est varié et intéressant. De plus, le prix d’inscription est plus qu’abordable avec 300.000 dôngs/mois.

De "geek" à arbitre

Plusieurs fois par an, le jiujitsuka paie lui-même ses billets d’avion pour participer à des tournois de JJB organisés à l’étranger.

"Avant chaque tournoi, le comité d’organisation réserve souvent deux ou trois jours pour que les arbitres puissent suivre un cours de perfectionnement. J’ai commencé à suivre ces cours comme ça, un peu au hasard. Après plusieurs séances d’entraînement, j’ai été retenu et qualifié pour devenir arbitre international. Je suis depuis souvent invité par la Fédération asiatique de jiu-jitsu à arbitrer officiellement des tournois à travers l’Asie", explique-t-il.

Lors de la 5e édition des Jeux asiatiques de plage (ABG 5) tenue en 2016 à Dà Nang (Centre), Trân Tuân Anh était le seul arbitre international de jiu-jitsu du Vietnam. À la 5e édition des Jeux asiatiques des sports en salle et arts martiaux (AIMAG 5), en septembre 2017 au Turkménistan, il a également été désigné pour officier en tant qu’arbitre.

"Étant arbitre et pratiquant régulier de JJB, on peut dire que j’ai une très bonne connaissance de la discipline et de ses règles. Cependant, contrairement aux autres arbitres, je participe à moins de rencontres de JJB que mes confrères à cause de mon emploi principal", précise-t-il.

Et de continuer: "Le club JJB Hanoï n’est pas le lieu où je gagne de l’argent, mais c’est là où je partage mon amour du sport avec des adeptes qui ont la même passion. Et si cela contribue au développement du mouvement JJB, ce sera encore mieux!".

Phuong Nga/CVN


Jiu-jitsu brésilien

Le jiu-jitsu brésilien est un art martial brésilien dérivé du jujitsu japonais traditionnel (et qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de judo) qui se pratique principalement au sol et dont le but est de soumettre l’adversaire par étranglement ou clé d’articulation. Les frappes (coups de pied, poing, coude, tête et genou) volontaires sont interdites dans la pratique officielle.
Communément surnommé "le jeu d’échecs humain", le jujitsu brésilien est un art martial moderne qui puise sa quintessence dans la technique, le timing et l’effet de levier plutôt que dans la force brute, permettant ainsi de dominer des adversaires au gabarit plus imposant.
Un combattant de jiu-jitsu brésilien s’appelle un jujitsuka. Il pratique son art vêtu d’un gi de jujitsu (prononcé "gui") appelé à tort kimono, bien que ce soit passé dans le langage courant.
Comme son ancêtre le judo, le jujitsu brésilien possède de nombreuses similarités et quelqu’un qui n’y connaît pas grande chose pourrait facilement les confondre. Dans les deux cas, on y retrouve: des amenées au sol, des immobilisations au sol, des clés d’articulations et une absence de percussions (coups de poing, pieds, etc.).
Alors que le judo met l’accent sur les projections pour amener l’adversaire au sol et les immobilisations, le jiu-jitsu brésilien se focalise principalement sur le combat au sol et la soumission par étranglement ou clé.
Par ailleurs, seules les clés de bras ou de coude sont autorisées au judo alors qu’au jujitsu brésilien, chaque articulation peut être sujette à une clé douloureuse.
Espritjjb/CVN

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